Gabon – Jean Rémy Ossibadjouo : Franceville, « un paradis pour jeunes médecins »

Pôle sanitaire de référence au Gabon, le centre hospitalier régional de Franceville est moderne et bien coté. Mais souffre d’un manque de praticiens.

Jean Rémy Ossibadjouo est le directeur général du CHR Amissa-Bongo de Franceville. © DR

Jean Rémy Ossibadjouo est le directeur général du CHR Amissa-Bongo de Franceville. © DR

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 19 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Inauguré en mai 2003, le Centre hospitalier ­régional (CHR) Amissa-Bongo de Franceville a nécessité un investissement de 9 milliards de F CFA (13,7 millions d’euros). Établissement sanitaire de référence dans la province, le CHR emploie plus de 350 agents, dont 16 spécialistes et près de 120 infirmiers. En 2013, ils ont effectué plus de 23 600 consultations, 1 020 interventions chirur­gicales et 2 940 accou­chements, dont plus de 350 césariennes.

Jeune Afrique : Avez-vous identifié des problèmes de santé spécifiques ?

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Jean Rémy Ossibadjouo : Le profil épidémiologique de la province montre que les avortements atteignent un niveau inquiétant : près de 470 par an ! D’autant que la plupart concernent des jeunes femmes entre 15 et 30 ans, la tranche d’âge où l’on enregistre le plus fort taux de séroprévalence.

Quelles sont les priorités en matière de santé maternelle et infantile ?

Les enfants, les mères célibataires et jeunes filles mères sont les principales catégories vulnérables identifiées par les programmes du gouvernement, que nous appliquons, comme celui visant à éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant, ou le plan élargi de vaccination.

Et concernant la maternité ?

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Selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé, un hôpital pratiquant plus de 1 500 accouchements doit avoir un service de ­néonatalogie. Nous en enregistrons le double mais, faute de spécialistes, nous ne disposons que d’une unité, dirigée par notre seul pédiatre, assisté de l’unique puéricultrice dont nous disposons… Cette unité de néonatalogie dotée de cinq incubateurs est la seule existante pour les onze départements de la province.

Comment inciter les médecins à venir exercer au CHR ?

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Pour motiver les praticiens, nous leur présentons notre qualité de vie et le bon cadre de travail… C’est un paradis pour les jeunes médecins : les bureaux sont spacieux, propres, climatisés, et, à l’arrière de l’hôpital, nous avons construit des logements de bonne facture pour le personnel, où l’eau et l’électricité sont offertes.

Sur le plan financier, pour chaque acte médical encaissé, l’hôpital prélève 55 % de la somme perçue. Le médecin qui a assuré la prestation reçoit 45 % de la somme restante, et la différence est répartie entre les autres personnels du CHR, y compris le jardinier.

Combien coûtent les consultations ?

Leurs montants sont harmonisés par la CNAMGS [Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, lire p. 61 et pp. 66-67 ]. Lorsqu’il consulte un généraliste, le patient paie 7 000 F CFA, et pour un spécialiste, 10 000 F CFA. Dans les deux cas, la CNAMGS prend en charge 80 % de la facture, le reste est dû par le patient. Et s’il ne peut pas payer, nous le soignons quand même. 

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Propos recueillis par Georges Dougueli

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