Congo Brazzaville : ça va bétonner à tout-va

Limitée jusqu’alors par la faible capacité de la société nationale, la production de ciment va être décuplée avec l’arrivée de trois nouveaux opérateurs.

L’usine du groupe Forspak, près de Dolisie, est opérationnelle depuis novembre 2013. DR

L’usine du groupe Forspak, près de Dolisie, est opérationnelle depuis novembre 2013. DR

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Publié le 22 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Depuis le mois de novembre 2013, la cimenterie du groupe chinois Forspak International tourne à plein régime. Implantée à Louvakou, près de Dolisie, dans le Niari, la nouvelle usine a demandé un investissement de 34 milliards de F CFA (près de 52 millions d’euros), entièrement financé par l’opérateur. Dotée d’une capacité de production de 280 000 tonnes par an, l’unité compte déjà 130 employés congolais et 60 chinois dans six ateliers.

Ces cimenteries devraient porter la production annuelle du Congo à plus de 2,25 millions de tonnes par an.

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Et ce n’est qu’une étape, car Forspak envisage déjà de porter sa capacité à 300 000 t/an, puis à 500 000 t/an. Une production qui sera rapidement absorbée compte tenu des besoins croissants du pays en ciment, estimés actuellement à 2 millions de tonnes par an.

Ces dernières années en effet, l’État multiplie les grands chantiers d’infrastructures, notamment dans le cadre de sa stratégie de municipalisation accélérée, pilotée par la Délégation générale des grands travaux (DGGT). Et doit importer la quasi-totalité du ciment requis, notamment d’Égypte et de Chine, puisque le pays ne disposait que d’une seule unité de production jusqu’à présent, celle de la Société nouvelle des ciments du Congo (Sonocc), située à Loutété, dans la Bouenza.

Forspak, qui promet de maintenir les prix les plus bas possible à la sortie d’usine, fait son entrée sur le marché congolais dans un contexte marqué par les difficultés récurrentes de la Sonocc.

Sa production, en chute libre, n’est que de 72 000 t/an au lieu des 300 000 t attendues et, en juillet, à la suite d’un conflit avec le ministère du Commerce (dont elle dépend), la société a menacé de ne plus acheminer son ciment à Brazzaville via le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), dont elle loue les services.

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Raisons invoquées : l’augmentation des taxes et des frais de transport, la baisse des prix à la vente décidée par le ministère de tutelle alors que la société voudrait les fixer elle-même, etc.

Mauvaise passe

Cette mauvaise passe devrait profiter à Forspak, mais pas seulement. À peine installé, le groupe va se trouver confronté à une rude concurrence. En mai, la société marocaine Ciments de l’Afrique (Cimaf), filiale du groupe Addoha, a lancé la construction d’une usine à Hinda, dans le Kouilou (près de Pointe-Noire). La cimenterie, qui représente un investissement de 20 milliards de F CFA, entrera en production en août 2015, avec une capacité initiale de 500 000 t/an – destinée au marché local à 90 %. Un potentiel que Cimaf espère porter à 1 million de tonnes en 2016. Le groupe estime que son unité représentera 200 emplois directs.

Pendant ce temps, à Mindouli, dans le Pool, un autre concurrent se prépare à entrer en action : Diamond Cement Congo construit une usine dans laquelle il investit quelque 50 milliards de F CFA. La production devrait commencer au cours du deuxième trimestre 2015, avec une capacité de 600 000 t/an, extensible à terme à 1 million de tonnes.

Dès 2016, les cimenteries de la Sonocc, de Forspak, de Cimaf et de Diamond Cement devraient porter la production annuelle du Congo à plus de 2,25 millions de tonnes par an, et de combler ses besoins. L’État espère même que le pays exportera. Sa production de ciment pourrait en effet dépasser 3,75 millions de tonnes par an si le projet du nigérian Dangote Cement se concrétise. Le groupe prévoit d’implanter une cimenterie à Yamba, dans la Bouenza. Un investissement qu’il estime à environ 300 millions de dollars (plus de 220 millions d’euros) pour une unité d’une capacité de 1,5 million de tonnes par an, avec à la clé 650 salariés.

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