Fortune : la philanthropie des milliardaires africains

Ils s’appellent Patrice Motsepe, Mo Ibrahim ou Tony Elumelu… Encouragés par leurs homologues occidentaux, les milliardaires du continent n’hésitent plus à consacrer une partie de leur richesse à des actions de charité.

L’Anglo-Soudanais Mo Ibrahim. © Jewel Samad/AFP

L’Anglo-Soudanais Mo Ibrahim. © Jewel Samad/AFP

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 4 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Sept milliards de dollars, soit 5,2 milliards d’euros : voici le montant annuel que consacrent les fortunes du continent à des oeuvres philanthropiques, selon l’African Grantmakers Network (AGN). Si cela ne représente encore que 1 % de leur patrimoine, contre 9 % en Europe et en Asie, la tendance s’est accélérée ces dernières années. De nombreuses figures sont sorties du bois pour inciter les plus riches à reverser une partie de leurs gains.

Parmi les précurseurs, le Sud-Africain Patrice Motsepe, qui s’est notamment illustré en étant le premier Africain à signer "The Giving Pledge", un appel aux dons lancé par les Américains Bill Gates et Warren Buffett en 2010 et qui a conduit de nombreux milliardaires de la planète à donner une part plus ou moins importante de leur fortune. Motsepe a été suivi par l’Anglo-Soudanais Mo Ibrahim – le "Bill Gates africain", comme l’ont surnommé les Britanniques.

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De son côté, le Nigérian Tony Elumelu a répondu à l’appel de Barack Obama, en 2013, pour réunir 16 milliards de dollars afin d’améliorer l’électrification du continent. L’homme d’affaires s’est personnellement engagé à verser 2,5 milliards de dollars.

Difficile traçabilité des sommes

Depuis 2009, de nombreux réseaux se donnant comme priorité de sensibiliser les riches à la philanthropie ont vu le jour. Cette année-là naissait ainsi l’AGN, qui regroupe quelques-unes des plus importantes organisations philanthropiques d’Afrique, dont la fondation d’Elumelu et TrustAfrica, une institution basée au Sénégal. Quatre ans plus tard, l’African Philanthropy Forum était lancé, émanation directe de l’américain Global Philanthropy Forum.

Toutes ces initiatives ont permis de donner une photographie plus nette de la philanthropie africaine. Ainsi, selon l’AGN, seuls 22 des 40 Africains les plus fortunés sont actifs. La marge est donc considérable. Selon une étude du cabinet Knight Frank, 38 % des conseillers financiers interrogés estiment que les riches Africains augmenteront leurs dons en 2014.

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Par ailleurs, les milliardaires pourraient en fait débourser bien plus que les 7 milliards de dollars actuellement estimés. Ils seraient en effet nombreux à ne pas déclarer leurs dons pour plusieurs raisons, liées notamment à l’origine de leur richesse ou à des environnements fiscaux parfois nébuleux… En outre, la difficile traçabilité des sommes octroyées, particulièrement en Afrique, freinerait la bonne volonté des donateurs potentiels : toujours selon l’AGN, 1 milliard de dollars seulement sur 7 ont une destination connue.

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