Libye : les voisins s’invitent dans la crise, au grand dam des Occidentaux

Inquiets de voir le pays sombrer dans le chaos, les six pays frontaliers s’impliquent dans le dossier. Mais leur initiative, soutenue par l’Union africaine et la Ligue arabe, n’est pas du goût des Occidentaux.

Mohamed Abdelaziz et Nabil al-Arabi. © Mahmoud Khaled/AFP

Mohamed Abdelaziz et Nabil al-Arabi. © Mahmoud Khaled/AFP

Publié le 16 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Nouvel envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la Libye, Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier ministre de Djibouti, a entamé le 10 juillet une visite de deux jours à Tripoli par un entretien avec Mohamed Abdelaziz, le ministre des affaires étrangères. Après avoir essuyé un accueil glacial des diplomates européens en poste dans la capitale, qui voient d’un mauvais oeil cette initiative de l’UA en Libye, Dileita a partagé un repas de rupture du jeûne avec son homologue de la Ligue arabe, Nasser al-Qodwa, et les ambassadeurs des six pays frontaliers (Algérie, Égypte, Tunisie, Niger, Soudan, Tchad).

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Ensemble, ils ont préparé la réunion des ministres des Affaires étrangères des voisins de la Libye qui s’est tenue les 13 et 14 juillet à Tunis, en présence de représentants de la Ligue arabe et de l’UA. "Nous ne voulons plus de paroles, mais des actes concrets, décidés par des diplomates qui connaissent la complexité de notre pays", répète un responsable libyen.

Alors que la diplomatie occidentale est jugée atone, les six voisins s’unissent pour tenter d’empêcher la Libye de sombrer dans le chaos et y rétablir un État de droit. Leurs priorités ? Sécuriser les frontières, réorganiser les forces de sécurité et soutenir les institutions, dont le nouveau Parlement, censé entrer en fonction le 1er août.

"Nous allons oeuvrer à la mise en place d’un processus de réconciliation nationale par le dialogue", affirme Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne et coordonnateur de cette initiative, dont la portée est renforcée par le retour de l’Égypte dans l’UA.

Une initiative mal perçue des Occidentaux

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Ces objectifs ont d’abord été exposés en mars à Ali Zeidan, l’ex-Premier ministre libyen, par les ministres des affaires étrangères algérien, nigérien et tchadien. Puis une réunion s’est tenue en marge de la conférence des pays non alignés à Alger, les 27 et 28 mai, en présence de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA. Mais c’est lors du sommet de l’organisation panafricaine à Malabo, fin juin, qu’un "groupe des six" s’est constitué et a posé les bases de son plan.

Une initiative saluée par les fragiles autorités libyennes mais mal perçue par les Occidentaux, déboussolés face à ce que Paris qualifie de "kaléidoscope" des forces en présence.

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