Défense : les états-majors africains font le plein d’armes en France

Eurosatory, le plus grand salon mondial de l’armement, vient de se terminer en France. Entre kalachnikovs, tanks et radars, les Africains ont pu faire leur marché.

À Villepinte, le 17 juin. © Vincent Fournier pour J.A.

À Villepinte, le 17 juin. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 25 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Hauts gradés de tout poil et vendeurs d’équipements militaires divers et variés ont afflué du 16 au 20 juin à Villepinte, près de Paris, pour le salon Eurosatory de la défense et de la sécurité. Jadis vitrine des industriels français, l’événement s’est internationalisé, devenant la principale manifestation d’un secteur adepte de la discrétion… Et qui a drainé, sur le seul continent africain, 44,9 milliards de dollars (32,6 milliards d’euros) en 2013.

Les délégations de 87 pays arpentaient les allées en quête des nouveautés de 1 500 exposants. Des armes légères de l’italien Beretta et du russe Kalachnikov aux tanks du britannique BAE ou de l’allemand Rheinmetall, en passant par les avions et radars des français Dassault et Safran, chacun pouvait trouver son bonheur.

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La présence de représentants des armées ivoirienne, burkinabè, kényane, tanzanienne, angolaise, sud-africaine ou botswanaise a été confirmée à J.A. Le plus gros acheteur du continent, l’Algérie (10,4 milliards de dollars de dépenses militaires en 2013), s’était fait discret, alors qu’il négocie avec l’Allemagne la fabrication de véhicules de transport blindés.

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Sur le marché africain, chacun a sa spécialité ou ses zones de prédilection. "Les Israéliens, qui fournissent tout, de la paire de rangers au tank, sont bien implantés dans le centre et l’ouest du continent. Les Français se positionnent le plus souvent là où Paris intervient militairement. Quant aux Chinois, ils ciblent les pays dont ils sont proches politiquement et échangent parfois leurs équipements militaires contre des concessions minières ou pétrolières, au Soudan notamment", indique un ancien des forces spéciales françaises.

Dernière arrivée sur le continent, la Turquie, qui veut y vendre ses munitions et services de maintenance. "Nous terminons un tour de l’Afrique avec trois navires de guerre pour démontrer les performances de nos équipements, indique Ufuk Özdemir, directeur marketing du fabricant de missiles Roketsan, installé à Ankara. Nous pouvons allonger la durée de vie du matériel militaire et des arsenaux."

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Systèmes de contrôle antiterroriste

"La plupart des gouvernements subsahariens n’ont pas les moyens d’acheter des tanks. Ils veulent surtout améliorer logistique et coordination, des dimensions cruciales lors des interventions mobiles ponctuelles, qui se multiplient. Les systèmes de contrôle antiterroriste, de surveillance des frontières et de lutte contre la piraterie sont également prisés, notamment en Afrique de l’Est et au Sahel", ajoute le Sud-Africain Cobus van der Merwe, directeur du développement de la branche défense de Saab en Afrique.

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"Les États africains se préoccupent davantage de leurs troupes aujourd’hui. Ils pensent à la climatisation des tanks, à la purification de l’eau, aux cantines mobiles, et aux hôpitaux de campagne", constate Patrick Estienne, responsable Afrique du fabricant de tentes militaires Losberger. Une manière d’améliorer leur efficacité… mais aussi d’éviter les mutineries !

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Christophe Le Bec, envoyé spécial à Villepinte

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