Quand l’Essec lorgne l’Afrique

La prestigieuse école de commerce française envisage de prendre pied en Afrique. Pourquoi pas à partir de Maurice, où elle a déjà jeté quelques bases ?

Le campus de l’Essec, à Cergy-Pontoise (en région parisienne). © Renaud d’Avout d’Auerstaedt/Wiki Commons

Le campus de l’Essec, à Cergy-Pontoise (en région parisienne). © Renaud d’Avout d’Auerstaedt/Wiki Commons

Publié le 2 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Implantée en région parisienne et à Singapour, l’Essec s’intéresse de plus en plus aux pays émergents. L’école lorgne désormais l’Amérique du Sud et le continent africain. « L’Essec et l’Afrique, c’est une vieille histoire », souligne Jean-Michel Blanquer, son directeur général. « Nous accueillons des étudiants africains depuis longtemps, et cette tendance va s’accentuer avec la mise en place du global BBA (Bachelor administration des affaires) », explique-t-il. Une réforme qui impliquera de répartir les quatre années du cursus entre deux campus différents. « Dès la rentrée 2015, les étudiants pourront intégrer ce cursus depuis Singapour, et nous envisageons à moyen terme de nous implanter en Afrique afin que la même logique puisse s’y appliquer », poursuit-il.

Ce pourrait être à partir de Maurice, où comme le rappelle Jean-Michel Blanquer, l’Essec propose depuis la fin de 2012 une offre de formation continue destinée aux cadres d’Afrique australe et d’Afrique orientale. « Nous devons d’abord nous assurer que nous réussissons dans ce domaine pour ensuite nous déployer en formation initiale, précise le directeur général. Maurice présente l’avantage d’être bilingue, ce qui nous permet de rayonner en Afrique australe, souvent anglophone. Mais nous nous intéressons aussi de très près à l’Afrique de l’Ouest, de Lagos à Abidjan. »

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Alliance

Des perspectives africaines confortées par le rapprochement stratégique de l’Essec avec le groupe des écoles d’ingénieurs Centrale, dont le projet d’école à Casablanca prend forme. « Il y a une complémentarité naturelle très forte entre les deux écoles, qui proposent déjà un double diplôme. Nous allons renforcer notre alliance selon des modalités qui devraient être définies à la mi-2014 », espère Blanquer. Les grands principes en sont d’ores et déjà posés : implantation mondiale multipolaire et complémentarité des campus, sur le modèle du rapprochement entre l’Essec Singapour et l’École centrale de Pékin.

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En vue, un partage du continent ? Pour l’heure, Gilles Gleyze, directeur du développement de Centrale Paris, reste discret. « Avec l’Essec, nous discutons les modalités d’une alliance. Ce rapprochement sera global, c’est-à-dire qu’il intégrera des échanges d’étudiants sur l’ensemble des campus des deux écoles. » Et ensuite ? « Pour l’heure, Centrale n’a pas de projet d’ouverture de campus au sud du Sahara, prévient-il, mais les étudiants subsahariens devraient représenter d’ici à quelques années le tiers des promotions de l’école Centrale de Casablanca », avec un recrutement à bac+3 sur dossier et concours.

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Dix ans après Pékin, Casablanca se prépare à accueillir une École centrale (ECC). Début février, des architectes franco-marocains ont été sélectionnés : ils devront ériger la future ECC d’ici à la rentrée 2015. L’équipe de direction ainsi que le corps enseignant devraient également être mixtes. Les spécialités de troisième année seront déterminées en fonction des priorités de l’économie marocaine.

« Le cycle ingénieur débutera à la rentrée 2015, mais la date de lancement du master spécialisé, orienté savoir-être professionnel et leadership de grands projets, n’est pas encore connue », indique Gilles Gleyze, directeur du développement de Centrale Paris. Dès la rentrée 2015, le cycle ingénieur accueillera une centaine d’étudiants. « Notre objectif est de former un vivier d’ingénieurs biculturels. Mais l’ECC, financée par le Maroc pour 100 millions de dirhams [8,8 millions d’euros] servira avant tout les besoins du pays », prévoit-il.

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