Pour le Quai d’Orsay, les lambris, c’est fini

Fermeture de représentations diplomatiques, réduction des effectifs, vente de terrains et de bâtiments : le Quai d’Orsay a décidé de se serrer la ceinture. Triste époque…

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, à Paris, le 29 août. © patrick Kovarik/AFP

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, à Paris, le 29 août. © patrick Kovarik/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 12 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Au Quai d’Orsay, on préfère parler de "modernisation". Mais le "plan d’adaptation" annoncé le 29 août par Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, lors de son discours de clôture de la conférence des ambassadeurs, et qui certes ne concerne pas que l’Afrique, va de fait réduire la présence française sur le continent.

Des représentations diplomatiques déjà sans ambassadeur en Gambie, au Malawi, à São Tomé e Príncipe et en Sierra Leone devront fermer leurs portes, tandis que les effectifs seront réduits dans les ambassades du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, de l’Érythrée, du Liberia et de la Zambie, où ils sont déjà modestes. Les activités concernées seront confiées aux ambassades des "pays voisins" indique le Quai d’Orsay, qui annonce a contrario un renforcement de sa présence en Éthiopie (siège de l’Union africaine), au Mali et en Afrique du Sud. Au total, le ministère des Affaires étrangères prévoit de supprimer 600 postes dans l’ensemble de son réseau diplomatique (le troisième le plus étendu au monde, derrière les États-Unis et la Chine) pour arriver à 14 200 employés d’ici à 2015.

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Ventes

Si les ambassades d’Afrique francophone sont épargnées par cette première vague de réduction des effectifs, leur riche patrimoine hérité de la colonisation sera en revanche mis à contribution avec la vente de plusieurs terrains et biens immobiliers. À Libreville, les bâtiments qui abritent la chancellerie, le consulat, la trésorerie et le service économique vont tous être cédés (avec une option d’achat pour l’État gabonais). Leurs services seront regroupés dans un seul immeuble, qui doit être érigé dans le vaste parc de la résidence de l’ambassadeur d’ici à 2017. La résidence du Cap, en Afrique du Sud, doit aussi être vendue, de même que d’autres biens à Brazzaville et Antananarivo.

Le produit de ces ventes devrait financer en partie la rénovation et la sécurisation d’autres ambassades, chantier estimé à 20 millions d’euros entre 2014 et 2017. Ce sera notamment le cas de la représentation française à Tripoli, sérieusement endommagée par un attentat en avril.

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