Tunisie : Faouzi eL Seed, calligraffeur et poète

Virtuose du calligraffiti, le Franco-Tunisien Faouzi eL Seed graffe des vers et « bombe » des messages de paix sur minarets, murs, foulards de soie…

Publié le 8 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Il prend l’art au pied de la lettre et ne recule devant aucun mur. Cet ancien tagueur de la région parisienne ayant grandi dans le milieu du hip-hop et de la breakdance donne une dimension urbaine à la calligraphie arabe et révolutionne les arts de la rue en créant le mouvement du calligraffiti. Depuis 2010, le temps s’est accéléré et les frontières sont tombées pour Faouzi eL Seed. De Los Angeles à Dubaï en passant par Melbourne, le Franco-Tunisien enchaîne les grands projets. Il vient de réaliser des fresques monumentales sur les 700 mètres du tunnel de Salwa Road, à Doha, et participe à New York, en mai, au 5Pointz, « la Mecque des graffitis ».

S’il multiplie les rencontres, sa quête est toujours la même : inscrire son identité arabe dans la modernité, comme l’atteste le choix de son pseudonyme (Seed signifie « graine » en anglais et « lion » en arabe). « Apprendre l’arabe classique a été, pour moi, un déclencheur. Je suis tombé amoureux de l’écriture et, en même temps, j’ai pu retrouver une part de moi-même », confie l’artiste autodidacte.

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Bagages

À 32 ans, ce fils d’immigrés exprime une double passion : pour la langue arabe, qui l’ouvre à la spiritualité soufie, et pour l’esthétique des lettres cursives, dont il trace les jambages comme saisi d’une transe mystique. Depuis, il « bombe » de la poésie et des messages de paix pour faire tomber les remparts de l’ignorance. Ainsi, les versets calligraffés durant le ramadan 2012 sur le minaret d’El-Jara, à Gabès, sa ville d’origine (Centre-Est tunisien), étaient une invitation à la tolérance face à l’obscurantisme.

Habitué à s’exprimer sur les murs des mégalopoles, eL Seed aime relever les défis. En mars 2013, il s’est plié au délicat exercice du petit format en créant pour la maison Vuitton des carrés de soie sur lesquels courent des vers du poète égyptien Ali Mahmoud Taha. L’engouement est tel qu’il poursuit l’expérience sur une ligne de bagages vendue aux enchères par Christie’s à la Dubai Art Fair.

>> Voir le site de Faouzi el Seed : http://www.elseed-art.com/

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