Algérie : à qui profite la redistribution des cartes ?

Publié le 19 février 2013 Lecture : 2 minutes.

La « neutralisation » de Belkhadem et d’Ouyahia, deux personnalités parmi les plus citées pour la succession de Bouteflika en 2014, a créé une situation inédite : les deux principales forces politiques du pays, le FLN et le RND, ont été totalement « désamorcées », selon la formule d’un membre du bureau politique de l’ancien parti unique. « Le pouvoir, dit-il, s’est arrangé pour annihiler toute possibilité d’avoir un candidat investi par le FLN ou par le RND. Du coup, ces deux redoutables machines électorales seraient à la disposition d’un mystérieux candidat, non encore déclaré. » Qui donc sera l’heureux élu du système ? Nul n’est en mesure de le dire. L’élite dirigeante ne s’étant jamais renouvelée, aucun jeune leader (entendre issu de la génération postindépendance) ne s’impose sur l’échiquier politique.

En annonçant, le 4 septembre 2012, la liste des membres de son gouvernement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait eu cette mystérieuse formule : « Les dirigeants de l’Algérie de demain se trouvent parmi l’équipe appelée à diriger aujourd’hui l’exécutif. » Si sa feuille de route comprend l’organisation de la présidentielle de 2014, ce qui écarte l’éventualité qu’il s’y présente, rien n’interdit à Sellal de démissionner quelques mois avant l’échéance pour se lancer dans la course à El-Mouradia. « Peu probable », selon son entourage.

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Nouvelle génération

Il reste deux noms : Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, président de Taj, et Amara Benyounes, ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Ville, président du Mouvement populaire algérien (MPA). De nouvelle génération, agréées à la faveur des réformes politiques amorcées après le Printemps arabe, ces deux formations sont devenues, en quelques mois, respectivement les quatrième et troisième forces politiques du pays. Et si le MPA a affronté le suffrage universel – une percée aux législatives doublée d’une nette confirmation lors des municipales -, Taj n’a même pas eu besoin de battre campagne. Agréé après les législatives, il a vampirisé les autres partis pour revendiquer près d’une quarantaine de députés qui ont rejoint ses rangs. Dédaigneux, il a refusé de se jeter à l’eau pour les municipales.

Alors, Sellal, Benyounes ou Ghoul ? À moins que le système ne jette son dévolu sur un jeune général, héros anonyme de la guerre contre le terrorisme, et vende l’idée à l’opinion publique au nom de la sacro-sainte stabilité du pays « que l’on ne saurait remettre en question ».

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