La fatwa de Béchir Ben Hassine a fait un flop en Tunisie

Alors que Dubaï accueillait 2013 avec faste, en Tunisie, Béchir Ben Hassine, cheikh salafiste et vice-président de la ligue nationale des prédicateurs et savants, opposait un veto religieux aux festivités du réveillon.

Béchir Ben Hassine. © Youtube

Béchir Ben Hassine. © Youtube

Publié le 7 janvier 2013 Lecture : 1 minute.

Dès la prière du vendredi 28 décembre, Béchir Ben Hassine avait décrété que la célébration du 31 n’était qu’« une forme de rétablissement de la subordination du pays à l’Occident » et avait mis en garde : « Fêter Noël et le nouvel an est une hérésie ; les musulmans qui y sacrifient commettent un sacrilège. »

Cette fatwa, accompagnée de menaces de représailles et étayée par des extraits du Coran et de discours du prophète Mohammed, avait été reprise par des milliers de tracts distribués dans les grands centres urbains et par des dizaines de pages sur les réseaux sociaux.

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"Conjurer les menaces"

Si ce type d’intimidations avait été pris au sérieux en 2011, elles sont demeurées sans effet en 2012. Malgré les pénuries et une forte hausse des prix, les Tunisiens ont fêté le nouvel an selon leurs habitudes : même dans les villages reculés, les traditionnels poulets rôtis et gâteaux étaient au menu. Pendant que pâtisseries et rôtisseries réalisaient leur meilleur chiffre d’affaires de l’année, 24 000 fêtards sortaient Hammamet de la léthargie dans laquelle la plonge un tourisme en berne. « Faire la fête permet de conjurer les menaces qui planent sur le pays, assure un père de famille de la cité balnéaire. Et c’est aussi une forme de résistance. » 

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