Unesco – Guinée équatoriale : sciences et bonnes consciences

La remise, à Paris le 17 juillet, du prix scientifique de l’Unesco financé par la Guinée équatoriale a déclenché une vive polémique.

Ignacio Milam Tang, vice-président équato-guinéen. © Vincent Fournier/J.A

Ignacio Milam Tang, vice-président équato-guinéen. © Vincent Fournier/J.A

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 27 juillet 2012 Lecture : 1 minute.

Un prix international remis par l’Unesco pour récompenser la « recherche dans les sciences de la vie » : l’objectif est noble et l’intention louable, mais l’atmosphère était délétère ce 17 juillet au siège de l’organisation, à Paris, lors de la remise des récompenses aux trois chercheurs lauréats, un Égyptien, un Sud-Africain et une Mexicaine.

Doté de 2,44 millions d’euros et créé en 2008 à l’initiative du président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, ce prix a pris une dimension politique. La veille de la cérémonie, sept ONG, dont Human Rights Watch, dénonçaient « une vaste opération de relations publiques visant à redorer [l’]image » du président Obiang.

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Boycott

Dans la salle, aucune délégation européenne : l’ensemble de l’Union avait décidé de boycotter l’événement. Les représentants d’Afrique et des pays en développement étaient en revanche nombreux. « L’Occident brandit le spectre des droits l’homme et de la moralité, mais qui exploite les matières premières et qui profite vraiment des richesses de notre continent ? » lance Joseph Makosso, conseiller à la délégation du Congo-Brazzaville. De son côté, la Guinée équatoriale insiste sur l’utilisation de ses revenus pétroliers, qui servent au développement du pays, et elle dénonce une ingérence à géométrie variable. Les capitales européennes, Paris notamment, sont, il est vrai, beaucoup moins regardantes avec les pétrodollars des émirats du Golfe.

Les organisations qui avaient envisagé une manifestation y ont finalement renoncé. Il faut dire que le mandat d’arrêt international lancé le 12 juillet par un juge français contre Teodorín Obiang, le fils du président, dans le cadre de l’affaire dite des « biens mal acquis » avait déjà attiré l’attention sur la famille présidentielle. 

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