Ramadan – JO 2012 : jeûner ou courir, faut-il choisir ?

Les épreuves de JO 2012 se déroulent pendant le ramadan. Pour les quelque 3 000 sportifs musulmans présents à Londres, la question est épineuse.

Le judoka français Sofiane Milous rattrapera les jours de jeûne après les JO. © AFP

Le judoka français Sofiane Milous rattrapera les jours de jeûne après les JO. © AFP

Publié le 25 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Hasard du calendrier, les premiers Jeux olympiques (JO) après les révolutions arabes et la poussée des mouvements islamistes coïncident avec le mois de ramadan. L’événement se voulant « apolitique et areligieux », ni le Comité international olympique (CIO) ni l’organisation des Jeux n’ont envisagé, malgré les protestations de la Commission islamique des droits de l’homme, de la Turquie, de l’Égypte et du Maroc, de décaler le calendrier des rencontres. Les quelque 3 000 sportifs musulmans en lice se trouvent donc face à un choix épineux. Jeûner ou ne pas jeûner, là est la question.

Prudents, les Comités nationaux olympiques (CNO) n’ont pas tranché, tout en avertissant les athlètes des impacts sur l’organisme. « Pour que le jeûne n’ait pas d’effet sur les performances, il faut une longue période d’adaptation, ce qui n’est pas toujours envisageable », souligne le Dr Moncef Ben Abid, du CNO tunisien, alors qu’Anis Chaouachi, chercheur au Centre national de la médecine et des sciences des sports à Tunis, assène que, « pour ce qui est de jeûner ou pas en compétition, chacun doit faire son choix ».

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Pénitence

« On peut tout à fait concourir même si on jeûne, estime le Saoudien Ossemah Masoud Alshinqiti, champion paralympique du triple saut à Pékin. On l’a déjà fait en 2008. » Mais certains pays suggèrent que les spécialistes des lois islamiques émettent un avis dispensant les sportifs en compétition d’observer le ramadan ; d’autres souhaitent que la participation aux JO soit assimilée à un voyage, qui exempte les musulmans du carême. Des oulémas estiment cependant que les athlètes qui ne jeûneront pas devront faire pénitence, car leur décision est volontaire. Pour chaque jour non respecté, ils devront jeûner soixante jours, nourrir 60 pauvres ou faire un don financier équivalent. C’est le choix de Mohamed Sbihi, de l’équipe britannique d’aviron : « Je ne jeûnerai pas ; en contrepartie, je nourrirai 1 800 démunis au Maroc. C’est une décision personnelle prise en accord avec ma famille. »

Dans tous les cas, malgré la présence de cellules d’aide et de conseil, les athlètes seront seuls face à leur décision : se donner les moyens de remporter des médailles au risque d’un opprobre public ou respecter la religion… quitte à rater le podium. 

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