Mali : marche à Bamako pour soutenir la libération de Ménaka, reprise aux rebelles

Plusieurs centaines de personnes ont marché samedi à Bamako pour soutenir la libération de Ménaka, ville du nord-est du Mali reprise le 27 avril à la rébellion par un groupe armé progouvernemental.

Manifestation du 12 octobre 2012 pour l’envoi d’une force ouest-africaine dans le nord du Mali. © Habibou Kouyaté/AFP

Manifestation du 12 octobre 2012 pour l’envoi d’une force ouest-africaine dans le nord du Mali. © Habibou Kouyaté/AFP

Publié le 2 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

La marche, à l’initiative de ressortissants de Ménaka dans la capitale malienne, a été organisée avec le soutien d’associations de jeunes.

Vive le Gatia, Solidarité pour Ménaka, tous les Maliens sont solidaires des populations de Ménaka, pouvait-on lire sur des banderoles.

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Le groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement armé favorable à Bamako, a pris le 27 avril le contrôle de Ménaka, ville qui était jusque-là partiellement contrôlée par la rébellion.

"Nous soutenons les groupes armés qui contrôlent aujourd’hui Ménaka, nous ne voulons pas du tout du retour du MNLA dans Ménaka", a déclaré à la presse Bajan Ag Hamatou, député et chef touareg respecté de Ménaka.

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), dont les troupes contrôlaient cette ville proche de la frontière nigérienne, est une composante de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la rébellion à dominante touareg du nord du Mali.

"Nous sommes fiers"

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"Je suis de Ménaka et étudiant. Nous sommes fiers que le drapeau malien flotte aujourd’hui à Ménaka", a déclaré à l’AFP Oumar Ag Issa, drapeau malien en main.

De jeunes filles originaires du nord et du sud du Mali se tenaient le main dans le cortège, pour célébrer l’unité et la réconciliation au Mali.

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Dans une déclaration à la fin de la marche, les ressortissants de Ménaka à Bamako ont demandé le redéploiement de l’armée et de l’administration malienne dans (toute la zone) de Ménaka.

De son côté, la CMA a annoncé qu’elle exige le retrait intégral, immédiat et sans conditions des milices progouvernementales de la ville de Ménaka, en vertu d’accords de cessez-le-feu conclus avec le pouvoir malien.

Dans un communiqué parvenu samedi à l’AFP, la CMA a expliqué avoir usé de son droit légitime de défense face à l’agression du gouvernement malien, qui n’en est pas à sa première violation de cessez-le-feu.

Après la prise de Ménaka, la rébellion a attaqué mercredi Léré, près de la frontière mauritanienne, justifiant cet assaut par la flagrante violation du cessez-le-feu par la partie malienne et ses milices.

Les combats y ont fait près de 20 morts et une vingtaine de blessés, selon le ministère malien de la Défense, dont 9 soldats et 10 rebelles.

La CMA a revendiqué une douzaine de prisonniers et plusieurs morts dans les rangs de l’armée.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a réitéré vendredi son appel aux deux camps à signer comme prévu un accord de paix le 15 mai à Bamako.

Les affrontements de cette semaine surviennent alors que des responsables rebelles ont récemment donné leur accord pour parapher l’accord de paix d’Alger, près de deux mois après Bamako et ses alliés.

Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 par la France et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle de Bamako.

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