Au tribunal, Morsi répète qu’il reste le « président » égyptien

À l’audience de l’un de ses procès pour lesquels il encourt la peine de mort, l’ex-président islamiste égyptien Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l’armée, a répété dimanche qu’il se considérait toujours comme le chef de l’État, victime d’un « coup d’État ».

Mohamed Morsi, dans la cage des accusés lors d’un procès au Caire, le 5 novembre 2014. © AFP

Mohamed Morsi, dans la cage des accusés lors d’un procès au Caire, le 5 novembre 2014. © AFP

Publié le 18 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Derrière la vitre et le grillage habituels du box des accusés, le tribunal lui a donné la parole deux heures durant, Morsi assurant lui-même sa défense, mais les télévisions d’Etat et privées, qui diffusent d’ordinaire une partie des audiences, n’ont cette fois rien retransmis.

M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, un an et demi après la chute de Hosni Moubarak à l’issu du printemps égyptien de 2011, a été destitué en juillet 2013 par le chef de l’armée d’alors, le général Abdel Fattah al-Sissi, élu lui-même président 10 mois plus tard.

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"Je suis le président"

"Je suis le président", a lancé M. Morsi à ses accusateurs, dans son uniforme blanc de détenu aux côtés de 35 autres accusés, dont la plupart des leaders des Frères musulmans. "Le 3 juillet (2013), par surprise, les chefs militaires ont suspendu la Constitution et renversé le président, alors si ce n’est pas un coup d’Etat, qu’est-ce que c’est ?", a-t-il poursuivi, répétant des accusations déjà formulées au cours d’un autre procès.

"Ce tribunal n’a aucune autorité sur moi en vertu de la loi et la Constitution, messieurs, vous n’êtes pas mes juges", a-t-il conclu. A aucun moment il n’a prononcé le nom de M. Sissi, promu maréchal avant d’être élu triomphalement président en mai dernier, après avoir éliminé de la scène politique toute opposition, religieuse comme laïque.

Alors chef de l’armée et ministre de la Défense, Sissi avait destitué et fait arrêter Morsi le 3 juillet 2013, trois jours après que des millions d’Egyptiens eurent manifesté pour exiger son départ, l’accusant d’accaparer les pouvoirs au profit des Frères musulmans. Depuis, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 de ses partisans.

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Des centaines ont déjà été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes. Morsi, jugé pour "espionnage" dans un "complot" impliquant des "puissances" – notamment l’Iran – et des "groupes" étrangers – dont le Hamas palestinien -, a également accusé dimanche le "leader du coup d’Etat" d’avoir fait tuer par l’armée quelque 800 manifestants durant la révolte de 2011 contre Moubarak. M. Sissi était alors le chef des puissants renseignements militaires.

(AFP)

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