Ebola : des vaccins seront testés dans les pays d’Afrique les plus touchés

Des vaccins contre la fièvre Ebola seront testés, si possible en décembre, dans les trois principaux pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie selon l’OMS, alors qu’au Mali, la fillette infectée, premier cas dans ce pays, est morte vendredi, selon une source gouvernementale.

Le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l’OMS, le 21 octobre 2014 à Genève. © AFP

Le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l’OMS, le 21 octobre 2014 à Genève. © AFP

Publié le 25 octobre 2014 Lecture : 4 minutes.

Des tests sur des vaccins seront menés si possible en décembre dans les trois pays africains les plus touchés (Liberia, Guinée, Sierra Leone), a annoncé à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). S’ils sont concluants, des centaines de milliers de doses de vaccins pourraient être envoyées en Afrique occidentale d’ici à la fin du 1er semestre 2015, a précisé le Dr Kieny au cours d’une conférence de presse.

Des tests sont en cours aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Mali, et d’autres doivent commencer prochainement en Suisse et en Allemagne, a-t-elle ajouté. Au Mali, la fillette de deux ans identifiée comme le premier cas au Mali, est morte vendredi, a annoncé une source gouvernementale.

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"Malgré les efforts considérables déployés par les services de santé, l’enfant malade a finalement succombé ce vendredi 24 octobre 2014", a annoncé dans la soirée le ministère de la Santé par communiqué. La fillette de 2 ans était venue le 19 octobre en car de Guinée voisine avec sa grand-mère, qui a été placée en quarantaine à Kayes (ouest), selon le ministère de la Santé.

Le gouvernement malien a assuré vendredi que le pays était bien préparé pour circonscrire le virus sans parvenir à dissiper les inquiétudes de la population. De son côté l’OMS a annoncé vendredi qu’elle "considère la situation au Mali comme une urgence. L’état de l’enfant pendant le trajet en autocar est particulièrement inquiétant, car il a présenté de multiples occasion d’exposition, y compris à haut risque, impliquant un grand nombre de personnes".

43 personnes sous surveillance au Mali 

"L’enquête préliminaire a identifié 43 contacts proches et non protégés, dont 10 personnels de santé, qui sont également suivis en isolement", selon un communiqué de l’OMS. L’OMS a néanmoins salué la "réaction rapide des autorités maliennes", et s’est félicité de la présence dans le pays d’équipes de l’organisation et des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) présentes pour préparer le pays à l’éventualité d’un cas en provenance des pays voisins touchés par l’épidémie.

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Aux Etats-Unis les deux infirmières infectées au Texas ont été guéries alors que la veille le maire de la ville de New York, Bill de Blasio annonçait son premier cas, un médecin récemment revenu de Guinée, où il travaillait avec Médecins sans Frontières (MSF) et avait soigné des malades d’Ebola.

En Côte d’Ivoire, limitrophe de la Guinée et de la Sierra Leone, mais parvenue jusqu’à présent à échapper à la contamination, un aide-soignant guinéen potentiellement contaminé qui serait entré clandestinement dans le pays était activement recherché.

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L’UE augmente son aide

Pour tenter d’enrayer l’épidémie, l’Union Européenne "va augmenter son aide financière à un milliard d’euros pour combattre Ebola", a annoncé vendredi le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles. La contribution européenne s’établissait jusque-là à environ 600 millions.

La Grande-Bretagne et la Suède ont annoncé le versement de 47 millions de dollars à un fonds spécial des Nations unies pour lutter contre Ebola, après l’appel à la générosité lancé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

La Chine a annoncé qu’elle allait donner 82 millions de dollars. Jeudi, la présidente du Liberia, le pays le plus touché, Ellen Johnson Sirleaf, avait appelé à un contrôle strict des frontières de la part des trois pays d’Afrique les plus touchés, pour empêcher une résurgence du virus dans les rares régions où l’épidémie recule. Mme Sirleaf a reçu jeudi soir la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, qui s’est ensuite rendue en Guinée, dernière étape d’une tournée des trois pays.

A Freetown, Mme Dlamini-Zuma avait annoncé que la République démocratique du Congo (RDC) s’était engagée à envoyer 1.000 personnels de santé, s’ajoutant aux quelque 600 déjà promis par les pays d’Afrique de l’Est. Elle a relevé que "la communauté internationale réagissait avec davantage d’infrastructures mais pas beaucoup de personnels de santé".

Vendredi, l’UA a annoncé que l’Ethiopie comptait envoyer 200 professionnels de santé dans les zones touchées. Pour le directeur général adjoint de l’OMS, le docteur Keiji Fukuda, une "inflexion dans la courbe" de progression d’Ebola est possible d’ici à la fin de l’année. L’épidémie a franchi le cap des 10.000 cas, dont près de 4.900 morts, selon l’OMS.

La République démocratique du Congo, touchée par un virus Ebola d’une autre souche, pourrait en revanche d’ici fin novembre être déclarée comme un pays débarrassé de l’épidémie, après deux mois sans nouveau cas, a indiqué l’OMS. Le virus y a fait 29 morts, sur 66 cas.

(AFP)

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