Afrique du Sud : une ministre espère que Pistorius sera rejugé

La ministre sud-africaine de l’Éducation et présidente de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, Angie Motshegka, a déclaré ce week-end qu’elle espérait qu’Oscar Pistorius serait rejugé en appel, regrettant qu’il échappe au verdict de meurtre, selon sa porte-parole.

Le champion sud-africain quitte le tribunal de Pretoria, le 12 septembre 2014. © AFP

Le champion sud-africain quitte le tribunal de Pretoria, le 12 septembre 2014. © AFP

Publié le 14 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

"Elle est déçue par le jugement et espère que le parquet va faire appel (…)", a déclaré à l’AFP sa porte-parole Troy Martens, soulignant que Mme Motshegka ne contestait nullement le jugement mais le trouvait "injuste pour les femmes".

"Elle n’est en aucun cas avocate elle-même mais elle estime, à titre personnel, qu’Oscar a échappé au verdict de meurtre pour des raisons techniques, et elle voudrait que ce soit testé devant un autre tribunal, car il y a eu beaucoup d’avis différentes sur le jugement", a poursuivi Mme Martens.

la suite après cette publicité

Le verdict rendu jeudi et vendredi contre le champion paralympique a stupéfait de nombreux juristes sud-africains dont certains ont même estimé que la juge Thokozile Masipa, s’était trompée voire contredite malgré sa longue expérience.

L’athlète, qui a été le plus grand ambassadeur du handisport mondial de tous les temps jusqu’au drame, était accusé d’avoir intentionnellement abattu sa petite amie Reeva Steenkamp chez lui en 2013.

Il a été finalement reconnu coupable d’homicide involontaire, une peine passible de prison mais pas automatique, qui sera débattue et prononcée le mois prochain.

Le jeune homme de 27 ans, double amputé et équipé de prothèses pour courrir, a toujours affirmé qu’il avait ouvert le feu par erreur sur la porte fermée des WC de sa chambre pour neutraliser un cambrioleur, après un bruit suspect.

la suite après cette publicité

Personne en Afrique du Sud ne conteste que la juge ait eu des raisons d’écarter la préméditation, c’est-à-dire l’intention de tuer Reeva, faute de preuves irréfutables suffisantes.
Mais beaucoup refusent d’admettre que Pistorius n’ait pas mesuré les conséquences de son geste et la possibilité de tuer la personne se trouvant derrière la porte, quelle qu’elle soit, en tirant quatre fois à balles expansives avec son 9 mm.

Dimanche, l’émotion nationale était loin d’être retombée. "Est-ce que c’est ça la justice ?", questionnait un gros titre du Sunday Independent en page intérieure. "S’il est important d’accepter que nos tribunaux prennent des décisions basées uniquement sur les preuves qui leur sont présentées, il est non moins important que ceux qui ne sont pas satisfaits puissent faire appel (…)", estimait son éditorialiste.

la suite après cette publicité

"Le parquet contre Oscar: ce n’est pas fini", "La juge sous le feu des critiques", soulignaient les autres Unes de la presse dominicale, City Press et Sunday Times affirmant que le parquet fera probablement appel et y travaille déjà.
 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires