RDC : la fièvre hémorragique d’origine indéterminée « sous contrôle »

Le ministre congolais de la Santé, le Dr Félix Kabange Numbi, a annoncé vendredi que la fièvre hémorragique d’origine indéterminée qui a fait treize morts depuis le 11 août dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo était « sous contrôle ».

Un hôpital de Kinshasa. © AFP

Un hôpital de Kinshasa. © AFP

Publié le 23 août 2014 Lecture : 2 minutes.

La situation "est sous contrôle au niveau de Boende, et surtout l’axe jusqu’au niveau de Lokolia. (…) Jusqu’à présent la maladie est contenue dans les aires de Lokolia et Watsikengo", a-t-il déclaré à la presse, de retour de ces régions situées dans la province de l’Equateur. Il a rappelé que 13 personnes – dont une femme enceinte, cinq personnels de santé et un bébé d’un mois – étaient morts depuis le 11 août après avoir contracté une fièvre hémorragique "d’origine indéterminée" qui, après trois ou quatre jours, provoque chez les malades des vomissements et des diarrhées avec "du sang noir".

Lokolia et Watsikengo, distantes d’une trentaine de kilomètres, sont les épicentres de la maladie. Selon le ministre, les "risques d’extension" de la fièvre "restent faibles" à cause des "barrières naturelles": pour atteindre ces zones très enclavées, il faut prendre l’avion, la route, la pirogue et la moto. Quelque 80 personnes ayant été en contact avec les malades décédés sont suivies à leur domicile à Boende Moke, Lokolia, Watsikengo et Lokula. Sur ces 80 contacts, "il y en a onze qui ont présenté la fièvre et la diarrhée et qui présentemment ont été déjà isolés", a annoncé le ministre.

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Les autorités ont créé des commissions chargées du suivi des malades, de l’hygiène, de l’assainissement et des enterrements sécurisés. Des thermomètres laser, des tenues de protection (masques, bonnets, gants…) et du matériel d’assainissement ont été distribués. La gratuité des soins a été décidée et, pour limiter la contamination, les habitants sont sensibilisés à se saluer avec le coude.

Trop tôt pour parler de "fièvre hémorragique"

Vendredi matin, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a envoyé des experts dans la zone affectée lors de la visite du ministre, et de Médecins sans frontières (MSF), présente sur place, ont estimé qu’il était encore trop tôt pour parler de "fièvre hémorragique". "Nous venons d’amener les 8 prélèvements" pris dans la province d’Equateur et ils ont été déposés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), a annoncé le ministre de la Santé. "Nous espérons que dans les sept-huit jours qui vont suivre, nous aurons le diagnostic", a-t-il ajouté.

La pathologie inconnue survient alors qu’une épidémie d’Ebola, virus découvert en RDC en 1976, a fait depuis le début de l’année en Afrique de l’Ouest au moins 1.350 morts, dont 576 au Liberia, 396 en Guinée et 374 en Sierra Leone, selon un dernier bilan de l’OMS, datant du 18 août. Fin juillet, la RDC avait réhaussé son seuil d’alerte, durci le contrôle des passagers en provenance des pays touchés et prépositionné tout le dispositif de protection du personnel et de diagnostic.

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"Si on nous dit que [la fièvre hémorragique indéterminée en Equateur] c’est Ebola, nous ne serons pas en retard parce que nous aurons déjà mis sur pied le dispositif qui nous permet de contenir la maladie", a affirmé le ministre. Ebola a été découverte pour la première fois en 1976, dans la province congolaise de l’Equateur. Depuis, la RDC a connu plusieurs épidémies meurtrières. La dernière a fait officiellement 36 morts d’août à novembre 2012 dans le Nord-Est.

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