Irak : l’État islamique revendique la décapitation d’un journaliste américain

L’État islamique (EI), un groupe de jihadistes extrémistes, a affirmé mardi avoir décapité le journaliste américain James Foley et menacé d’en tuer un autre en représailles aux frappes aériennes américaines en Irak.

James Foley (à gauche) le 29 septembre 2011 à Sirte en Syrie. © AFP

James Foley (à gauche) le 29 septembre 2011 à Sirte en Syrie. © AFP

Publié le 20 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Dans une vidéo diffusée sur internet, l’État islamique (EI) montre un homme masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, qui avait été enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie.

"Nous n’avons jamais été aussi fiers de notre fils Jim", a réagi sa mère, Diane Foley, dans un message sur Facebook. "Il a donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien."

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"Nous implorons les ravisseurs d’épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n’ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a-t-elle ajouté.

La Maison Blanche a indiqué que les services de renseignement américains étaient à l’oeuvre pour vérifier "aussi rapidement que possible" l’authenticité de cette vidéo.

Un autre journaliste menacé d’exécution

"Nous avons vu une vidéo qui prétend montrer le meurtre du citoyen américain James Foley par l’EI. Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d’un journaliste américain innocent et exprimons nos sincères condoléances à sa famille et ses amis", a indiqué Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale dans un communiqué.

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Dans cette vidéo, les jihadistes montrent aussi les images d’un autre journaliste américain identifié comme étant Steven Sotloff. Ils menacent de l’exécuter à son tour si le président américain Barack Obama ne met pas fin aux frappes aériennes américaines en Irak. Les deux journalistes sont vêtus d’une tenue orange, qui rappelle celle des prisonniers de Guantanamo.

Foley, qui à 40 ans était un reporter expérimenté, avait notamment couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie, où il a couvert le soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d’informations américain GlobalPost, l’Agence France-Presse et d’autres médias. "Au nom de John et Diane Foley, et aussi de GlobalPost, nous sommes très touchés par les messages de sympathie et de soutien dont nous sommes inondés depuis que la possible exécution de James a été rendue publique", écrit le PDG de GlobalPost, Philip Balboni.

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"Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo — qui n’a pas été authentifiée — et par la revendication de l’assassinat de James Foley", a déclaré le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog. "James était un journaliste courageux, indépendant et impartial qui a été enlevé en novembre 2012 alors qu’il couvrait le conflit syrien. Les reportages qu’il a faits pour l’AFP et pour d’autres médias étaient reconnus et admirés par un large public. Rien ne pouvait justifier qu’on prive James de sa liberté ou qu’on le menace de mort. Nos pensées vont à sa famille en cette période douloureuse", a-t-il ajouté.

"Message à l’Amérique"

Selon plusieurs témoignages, James Foley a été enlevé dans le nord de la Syrie le 22 novembre 2012. Sa famille, qui avait lancé une campagne d’information, n’avait eu aucune nouvelle depuis lors.

La vidéo d’un peu moins de cinq minutes, qui s’intitule "Message à l’Amérique" a été tournée dans une zone désertique sans qu’il soit possible de savoir où. L’homme masqué qui semble procéder à l’exécution du journaliste, s’exprime en anglais avec un accent britannique.

Cette décapitation présumée rappelle celle d’un autre journaliste américain. Daniel Pearl, 38 ans, correspondant du quotidien américain The Wall Street Journal, avait disparu le 23 janvier 2002 à Karachi, au Pakistan. Une vidéo montrant sa décapitation avait été remise un mois plus tard au consulat des États-Unis.

Les jihadistes de l’EI, déjà bien implantés en Syrie, ont lancé une offensive en Irak le 9 juin et ont conquis rapidement une grande partie des territoires sunnites du pays. Les Éats-Unis, réengagés militairement pour la première fois en Irak depuis leur retrait en décembre 2011, ont mené depuis le 8 août plusieurs dizaines de frappes aériennes contre les jihadistes de l’EI. Lundi, Barack Obama a affirmé que son pays entendait "poursuivre une stratégie à long terme" de lutte contre l’EI, en soutenant le nouveau gouvernement irakien que doit former le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi.

(AFP)

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