Référendum en Guinée Équatoriale : 97,7% pour la réforme

La réforme constitutionnelle qui prévoit notamment une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels a été approuvée par 97,7% des Équato-Guinéens lors du référendum du 13 novembre, selon les chiffres complets annoncés vendredi par le ministre de l’Intérieur.

Le président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, le 29 octobre 2011 à Malabo. © AFP

Le président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema, le 29 octobre 2011 à Malabo. © AFP

Publié le 19 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

"Le peuple de Guinée équatoriale a approuvé démocratiquement les réformes constitutionnelles entamées par le président" Teodoro Obiang Nguema à "97,7%", a annoncé en soirée à la télévision nationale Clemente Engonga Nguema Onguene, qui avait déjà donné le chiffre de 97% de "oui" et de 91% de participation, mercredi.

Selon les résultats complets annoncés par le ministre, il y avait "331.982 inscrits, 1245 votes nuls, 845 blancs". Le "oui" a obtenu "295.780 votes" le non "6.858", selon le ministre.

la suite après cette publicité

Selon ces chiffres et des calculs réalisés par l’AFP, le oui l’emporte donc à 97,73% et la participation est de 91,16%.

Deux opposants arrêtés

Deux militants du parti d’opposition Union populaire (UP) ont été arrêtés jeudi, a appris l’AFP vendredi auprès de la formation qui était hostile à la réforme.

"Moises Mve Ella, conseiller national UP sur les affaires économiques et Manuel Ondo Mba, militant, ont été arrêtés à Bata", a affirmé depuis Bata Agustin Ondo Mba, un membre d’UP (pas de relation de famille avec le détenu).

la suite après cette publicité

"Nous ne savons pas quel est le motif de l’arrestation", a précisé à l’AFP depuis Malabo Daniel Dario Martinez, le dirigeant de l’UP.

Celui-ci avait affirmé que le résultat du référendum qui a vu une victoire du oui (à 97,73%) était "faux. Ici, il n’y a a pas d’élection. Il (le président Teodoro Obiang) veut mettre son fils à la présidence, tout le monde le sait et cette réforme correspond à cela".

la suite après cette publicité

Deux semaines avant le scrutin, un responsable du principal parti d’opposition la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) avait été arrêté pour meurtre avant d’être relâché quelques jours plus tard. "Cela rentre dans la campagne de harcèlement du pouvoir contre l’opposition (…) les gens qui disent +non+ à la mascarade électorale qu’est le référendum", avait affirmé l’unique député de l’opposition, Placido Mico, secrétaire général de la CPDS.

L’issue du scrutin ne faisait guère de doute dans ce petit pays pétrolier dirigé d’une main de fer par le président Obiang, arrivé au pouvoir en 1979 par un coup d’Etat, élu en 1989, réélu en 1996, 2002 et 2009.

Ce score fleuve n’a rien d’étonnant pour la Guinée: en 2009, M. Obiang avait été réélu avec 95,37% des suffrages en 2009 et 97,1 % en 2002.

Le texte ne précise pas si Obiang, 69 ans, devra quitter son poste en 2016, au terme de son mandat actuel ou si la limitation des mandats n’interviendra qu’à partir de l’adoption de la réforme.

La réforme constitutionnelle prévoit aussi la création d’un poste de vice-président et de cinq organismes: Sénat, Cour des Comptes, Conseil d’Etat, Conseil pour le développement économique et social et Défenseur du peuple.

Scrutin contesté par Human Rights Watch

Président en exercice de l’Union africaine, M. Obiang tente depuis quelques années de modifier l’image de son pays, souvent qualifié de "dictature" par les défenseurs des droits de l’Homme.

L’ONG Human Rights Watch, citant d’autres ONG, a estimé mercredi que "les irrégularités, y compris la présence de personnel de sécurité armé à l’intérieur des bureaux de vote, le bourrage des urnes, et les menaces envers les membres de l’opposition qui tentaient d’observer le déroulement du vote, remettent en question la validité des résultats annoncés".

"Des résultats à plus de 90% sont le propre de régimes totalitaires. Les résultats sont frauduleux et ont été fabriqués à l’avance", avait affirmé Placido Mico, dont le parti a retiré dimanche à la mi-journée tous ses représentants des bureaux électoraux dénonçant des "menaces".

Mais pour le porte-parole du gouvernement, Jeronimo Osa Osa Ecoro, la réforme est "une bonne chose pour la Guinée équatoriale. C’est un projet d’avenir politique, économique, social et culturel".

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires