Elections en RDC : début de la campagne dans l’inquiétude

La campagne pour l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre a débuté sur fond d’inquiétude vendredi en République démocratique du Congo (RDC) où le président Joseph Kabila brigue un second mandat et 18.855 candidats vont se disputer 500 sièges de députés.

Le président de la RDC, Joseph Kabila le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © AFP

Le président de la RDC, Joseph Kabila le 18 octobre 2011 à Kinshasa. © AFP

Publié le 29 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Cette campagne, qui prendra fin le 26 novembre à minuit, s’ouvre alors que les violences qui ont ponctué la période pré-électorale en font craindre d’autres d’ici au scrutin, et que plane toujours une incertitude sur la tenue des élections  en RDC à la date prévue.

Ces mois derniers, des manifestations du parti d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et de ses alliés pour réclamer la "transparence" du processus électoral ont été systématiquement réprimées par la police, un militant a été tué par balle, d’autres blessés et plusieurs dizaines arrêtés.

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"Dégradation de la situation sécuritaire"

Vendredi, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a annoncé un mort et trois blessés après que la "police a ouvert le feu" pendant une marche du Parti travailliste à Mbuji-Mayi, capitale de la province du Kasaï Oriental (centre) et fief du leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi, l’un des onze candidats à la présidentielle.

Inquiètes de cette "dégradation de la situation sécuritaire", 41 ONG humanitaires et des droits de l’Homme, nationales et étrangères, ont appelé vendredi "tous les acteurs congolais et internationaux concernés à prendre des mesures urgentes pour prévenir la violence électorale, mieux protéger les civils et assurer des élections crédibles, libres et transparentes".

Depuis mars, l’ONG Human Rights Watch a de son côté relevé "des dizaines de cas de discours haineux manifestement basés sur des critères ethniques, ainsi que d’incitation à la violence, de la part de candidats politiques et de leurs partisans", dans plusieurs provinces du pays, notamment à l’est, une région instable où des groupes armés sont toujours actifs.

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Maintien de l’agenda compromis ?

Autre inquiétude: la tenue effective le 28 novembre des deux scrutins à un tour. Depuis quelques semaines et avec une insistance accrue à mesure que l’échéance approche, les regards sont tournés vers la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour savoir si elle arrivera à respecter ce calendrier serré.

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Des observateurs électoraux du Centre Carter ont évoqué récemment une "menace sérieuse" sur le maintien de la date, due à des retards et contraintes logistiques et techniques, et ont demandé à la Céni de redéfinir un calendrier "alternatif et réaliste", si nécessaire.

Il n’y aura "ni report ni découplage" des scrutins, ne cesse pourtant de répéter le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la Céni.

La Commission électorale, aidée par la Monusco, doit relever le défi de déployer en un mois quelque 186.000 urnes et 64 millions de bulletins dans les 62.000 bureaux de votes répartis dans un pays grand comme près de quatre fois la France et aux infrastructures délabrées.

Fabriquées en Chine, les premières urnes doivent arriver vendredi et samedi en RDC. L’impression en Afrique du Sud des bulletins de vote de la présidentielle a déjà commencé et elle débutera mercredi pour ceux des législatives, a précisé jeudi M. Ngoy Mulunda.

Date des législatives "négociable"

Le porte-parole d’Etienne Tshisekedi a évoqué jeudi un découplage des deux scrutins en estimant "négociable" la date uniquement des législatives, si la Céni "reconnaît" qu’elle ne peut pas les organiser.

M. Tshisekedi, qui avait boycotté les élections de 2006 en les jugeant "entachées d’irrégularités", entamera en début de semaine prochaine une tournée dans l’est de la RDC.

Dans le camp de la majorité, on assure que le président sortant Joseph Kabila "visitera toutes" les 11 provinces du pays où 32 millions d’électeurs sont appelés aux urnes.

Deux autres principaux candidats à la présidentielle, les opposants Vital Kamerhe, ex-président de l’Assemblée nationale qui a quitté la majorité en 2010, et Léon Kengo, président du Sénat, devraient cibler plus particulièrement certaines provinces, selon leur entourage.

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