Libye : l’Otan frappe sur Syrte, les combattants du CNT attendent avant de relancer l’assaut

L’assaut engagé par les forces du nouveau régime en Libye sur Syrte, un des derniers bastions de l’ex-dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, semblait suspendu dimanche sur ordre de l’OTAN qui conduisait une série de frappes sur la ville.

Des combattants du CNT libyen, le 24 septembre 2011 près de Syrte. © AFP

Des combattants du CNT libyen, le 24 septembre 2011 près de Syrte. © AFP

Publié le 25 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Au lendemain de l’assaut lancé sur Syrte, à 360 kilomètres de Tripoli, qui avait permis aux forces du Conseil national de transition (CNT) de progresser de quelques kilomètres à l’intérieur de la ville, les combattants se sont retirés, selon des journalistes de l’AFP.

Parallèlement, au moins cinq combattants pro-CNT ont été tués à Ghadames, à 600 km au sud-ouest de Tripoli, dans une attaque menée par une centaine de partisans pro-Kadhafi, parmi lesquels des mercenaires venus d’Algérie et des Touaregs, selon un responsable local et des témoins.

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A l’ouest de Syrte, les combattants du nouveau régime ont retrouvé leurs positions sur les lignes arrière, à environ 1 km de la ville, tandis que sur le front est, d’autres se préparaient pour des combats dans les prochains jours.

Selon le porte-parole du conseil militaire du CNT à Misrata, Abdel Ibrahim, les combats de samedi ont fait sept morts et 145 blessés parmi les forces du nouveau régime.

"Pas de combats aujourd’hui"

"Il n’y a pas de combat aujourd’hui, il n’y a personne dans la ville. Nous avons reçu l’ordre de quitter le centre de Syrte car l’Otan doit conduire une mission.

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Nous avons quitté la ville à 19H00 (17H00 GMT) hier soir", a indiqué à l’AFP, Ahmed Mohammed Tajuri, un combattant sur le front ouest, tandis que d’autres affirmaient que les combats reprendraient lundi.

Selon un journaliste de l’AFP sur place, des avions de l’Otan ont été entendus dimanche matin en train de survoler la zone et plusieurs frappes ont eu lieu à l’intérieur de la ville.

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Selon le rapport quotidien de l’Alliance atlantique, l’Otan a procédé à 34 frappes samedi en Libye. Deux postes de commandement, un radar, plusieurs bâtiments de stockages de munitions et 29 véhicules armés, ont notamment été touchés dans les environs de Syrte.

Sur le front oriental, les combats avaient cessé, mais des combattants se déployaient des deux côtés de la route principale menant au centre-ville à la recherche de mines possiblement enterrées par les forces Kadhafistes.

"C’est calme aujourd’hui après les violents combats d’hier (samedi), a indiqué Abdoul Hameed, un combattant en faction à la porte est, expliquant que les forces pro-CNT avaient avancé de 13 kilomètres à l’intérieur de la ville samedi, avant de reprendre leur position de la veille.

A 20 km de là, des combattants profitaient d’un répit pour nettoyer et graisser kalashnikovs et mitrailleuses. "Nos commandants nous ont dit de préparer nos armes. Nous nous attendons à d’intenses combats de rue une fois que nous aurons complètement pénétré dans Syrte", a indiqué à l’AFP, Maatiz Saad.

Représailles

A l’intérieur du fief Kadhafiste, en représailles à l’assaut de samedi, des mercenaires africains menaient des exactions contre la population, selon le témoignage à l’AFP d’un professeur d’informatique ayant fui la ville dimanche matin, mais qui a refusé de donner son nom par peur de représailles contre sa famille restée dans la ville.

L’Otan avait fait état samedi "d’exécutions, de prises d’otages et de la prise pour cible intentionnelle de personnes, de familles et de groupes au sein de la ville" et évoqué une aggravation de la situation.

"Je pense qu’ils se vengent", a ajouté le professeur, soulignant que 80% des habitants de Syrte sont originaires de Misrata (est). L’homme a aussi affirmé avoir vu à deux reprises au cours des trois dernières semaines un des fils de Mouammar Kadhafi, Mouatassim, qui se trouverait, selon lui, dans un centre de commandement situé dans le sous-sol du principal hôpital de la ville.

Plusieurs combattants sur le front de Syrte avaient déjà affirmé que le fils de l’ancien dirigeant libyen se trouvait dans les faubourgs sud de la ville.

Sur le front de Bani Walid, où 30 combattants pro-CNT ont été tués depuis le début des combats il y a deux semaines autour de cet autre fief Kadhafiste à 170 km au sud-est de Tripoli, les combattants positionnés à l’entrée de la ville subissaient toujours les tirs de roquette lancés depuis l’intérieur par les forces pro-Kadhafi.

"Nous n’allons pas attaquer aujourd’hui", a déclaré à un journaliste de l’AFP Omar Moukhtar, un commandant des forces pro-CNT sur place qui a indiqué que les forces du CNT se regrouperaient à Bani Walid "dès qu’elles en auraient fini avec Syrte". "Nous savons que Seïf al-Islam est dans Bani Walid. Nous savons exactement où il est", a-t-il également ajouté sans plus de détails.

Sur le plan politique, le président du CNT, M. Abdeljalil a reconnu samedi à Benghazi que des "divergences de points de vues" entre les membres du CNT et du bureau exécutif avaient reporté à la semaine prochaine l’annonce de la composition du gouvernement de transition.

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