Les deux otages Français localisés, des tirs échangés avec leurs ravisseurs

Les ravisseurs des deux Français enlevés vendredi soir à Niamey ont été localisés près du Mali par les forces de sécurité nigériennes qui ont échangé des tirs avec eux, a déclaré samedi le gouvernement nigérien.

Un soldat nigérien. © AFP

Un soldat nigérien. © AFP

Publié le 8 janvier 2011 Lecture : 3 minutes.

Devant la presse à Niamey, le porte-parole du gouvernement Laouali Dan Dah a confirmé que deux « ressortissants français » avaient été enlevés vendredi soir en plein coeur de la capitale, ce que Paris n’avait pas fait jusque-là.

Il a dit ne pas être en mesure de donner l’identité des assaillants, alors que les soupçons se portent sur Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui opère dans la bande sahélo-saharienne aux confins du Niger, du Mali, de l’Algérie et de la Mauritanie.

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Échanges de tirs

Lancées à la poursuite des preneurs d’otages, les Forces de défense et de sécurité nigériennes leur ont brièvement fait face près de la frontière malienne dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-il affirmé.

Des échanges de tirs ont eu lieu mais les forces nigériennes « n’ont pas voulu ouvrir le feu sérieusement de crainte de blesser les otages et de mettre leur vie en danger, raison pour laquelle les ravisseurs ont pu passer à travers les mailles du filet », a poursuivi le porte-parole.

« Nous avons leur position » et les ravisseurs « sont encore en territoire nigérien », a assuré M. Dan Dah.

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« Tous les axes principaux vers la frontière malienne ont été bouclés », avait indiqué plus tôt à l’AFP une source militaire ayant requis l’anonymat.

Les deux Français, dont l’un allait épouser la semaine prochaine une Nigérienne, ont été kidnappés vendredi soir dans un restaurant de Niamey par des inconnus « enturbannés et armés » et qui « parlaient l’arabe », selon des témoins.

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Les assaillants ont fait irruption au Toulousain, dans le quartier du Plateau, fréquenté par de nombreux expatriés, entre 22H30 et 23H30 locales (21H30 et 22H30 GMT).

Selon le gérant du restaurant, Soumaïla Kima, l’un des Français est un « client régulier, résidant à Niamey » et travaillant pour une ONG. L’autre otage est l’un de ses amis, arrivé le soir même pour assister à son mariage le 15 janvier, a-t-il indiqué à l’AFP.

D’après un client français présent, les ravisseurs « avaient l’air de savoir qui ils étaient venus prendre ».

Ils les ont contraints à partir avec eux à bord d’un 4×4 immatriculé au Bénin dans lequel d’autres hommes armés les attendaient, a raconté un membre du personnel du restaurant.

"Comité de crise"

Le ministre nigérien de l’Intérieur Ousmane Cissé a affirmé que « tous les moyens ont été mobilisés » depuis l’enlèvement. Un « comité de crise » qu’il pilote a été mis en place, a-t-il dit.

Selon une source aéroportuaire nigérienne, un avion de reconnaissance français aurait décollé de Niamey samedi vers 03H00 (02H00 GMT).

C’est la première fois qu’un enlèvement de ce genre survient à Niamey, capitale considérée jusque-là comme sûre, à environ 200 kilomètres au sud de la frontière malienne.

La menace s’était toutefois rapprochée fin 2008 avec le rapt par Aqmi de diplomates canadiens à seulement 40 km à l’ouest de la ville, sur l’axe principal Niamey-Mali.

La France tente actuellement d’obtenir la libération de cinq de ses ressortissants enlevés le 16 septembre 2010, avec un Togolais et un Malgache, sur le site d’extraction d’uranium d’Arlit, dans le nord du Niger.

Les otages, pour l’essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, seraient détenus dans le nord-est du Mali. Ce rapt a été revendiqué le 21 septembre par la mouvance Aqmi.

Le 1er décembre, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait déclaré que les otages français étaient toujours en vie, au vu des dernières informations dont la France disposait.

Après un message d’Aqmi le 19 novembre demandant à Paris de négocier la libération des otages au Mali directement avec Oussama ben Laden et exigeant de la France qu’elle retire ses troupes d’Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy avait répliqué que la France ne se laisserait « dicter sa politique par personne ».

Aqmi avait annoncé en juillet l’exécution d’un otage français, l’humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

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