La France veut mieux protéger sa présence au Sahel
La France veut avant tout « renforcer ses défenses » au Sahel après la mort de l’otage Michel Germaneau, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’exécution, indique le ministre des Affaires étrangères Bernard Koucher dans un entretien à paraître samedi dans « Le Parisien ».
"Ne vous attendez pas à ce que l’on envoie nos légionnaires ou nos soldats sauter dans le desert avec des parachutes bleu-blanc-rouge ! Il ne s’agit pas de ça", commente le ministre des Affaires étrangères alors qu’un nouveau Conseil de sécurité et de défense s’est tenu vendredi à l’Elysée.
"Notre plan c’est d’abord de renforcer nos défenses : de dire aux Français qui résident en Mauritanie, au Niger et au Mali d’éviter les zones dangereuses bien répertoriées, d’être très prudents (…), de sécuriser nos ambassades et nos antennes diplomatiques mais aussi nos lycées et nos centres culturels", explique-t-il.
"Ensuite nous allons poursuivre et renforcer notre lutte contre l’Aqmi. Nos militaires forment déjà des forces d’intervention locales, mais cela ne peut se faire qu’avec le soutien – et a fortiori l’accord – des gouvernements locaux", ajoute-t-il.
Le ministre estime "qu’il ‘y a pas aujourd’hui de menace directe pesant sur nos territoires (européens)".
"Mais le danger est réel, Al-Qaïda au Maghreb islamique se nourrit de la pauvreté, de la misère. Elle a recruté des gens qui viennent du monde entier, on dit qu’il y a des afghans dans ses rangs, des yémenites, des militants qui viennent d’Afrique noire. Et elle sous-traite à des criminels locaux certaines de ses actions, comme les enlèvements. Oui, c’est inquiétant", juge-t-il.
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