L’UFC manifeste contre son dirigeant, Gilchrist Olympio
Rien ne va plus pour Gilchrist Olympio. Après avoir été limogé – temporairement – de la direction de l’UFC (opposition), il est à présent l’objet d’une manifestation d’hostilité. En cause : l’accord qu’il a signé avec le pouvoir pour faire entrer l’UFC au gouvernement.
Des milliers de partisans du principal parti d’opposition au Togo, l’Union des forces du changement (UFC), manifestaient samedi 29 mai à Lomé contre leur dirigeant Gilchrist Olympio qui a signé un accord avec le pouvoir. Arborant des pancartes "A bas les traîtres", "Nous sommes sereins et la lutte continue", "Gilchrist Olympio le killer", les sympathisants de l’UFC, vêtus de t-shirts à l’effigie du secrétaire-général du parti Jean-Pierre Fabre, ont entamé une marche devant les conduire jusqu’à la plage de Lomé.
Au même moment, mais dans un autre quartier de Lomé, plusieurs milliers de personnes manifestaient leur soutien à la "politique d’ouverture" du président Faure Gnassingbé.
Suspension
M. Olympio, 74 ans, a annoncé jeudi avoir signé au nom de son parti, qu’il dirige depuis 1992, un accord avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), pour que l’UFC entre au gouvernement. L’UFC a été officiellement battue par le RPT lors de l’élection présidentielle du 4 mars qui a vu la réélection de Faure Gnassingbé.
Vendredi, après la présentation officielle d’un nouveau gouvernement comprenant pour la première fois sept ministres issus de l’UFC, le bureau national du parti a "suspendu temporairement" M. Olympio et ces sept membres.
"Nous ne voulons plus de lui"
"Gilles (Olympio) a reçu la sanction qu’il mérite parce qu’il a trahi notre parti. Nous ne voulons plus de lui", a déclaré à l’AFP un manifestant, Yves Adonou, conducteur de taxi-moto. Le bureau national de l’UFC affirme ne pas avoir été consulté avant l’accord annoncé par M. Olympio, auquel il est opposé. Jean-Pierre Fabre, candidat de l’UFC au scrutin présidentiel, rejette la victoire de Faure Gnassingbé et affirme avoir remporté l’élection.
Depuis le scrutin du 4 mars, l’UFC a manifesté quasiment chaque samedi contre les résultats de la présidentielle. Comme d’habitude, le défilé de samedi, en tête duquel marchait M. Fabre, devait s’achever par un meeting sur la plage de Lomé.
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