L’opposition dénonce déjà des fraudes

Des fraudes ont lieu pendant les élections législatives qui se déroulent depuis dimanche matin en Ethiopie, notamment des bourrages d’urnes, ont dénoncé les dirigeants de l’opposition éthiopienne.

Dans un bureau de vote dans le village de Debre Zeyt le 23 mai 2010. © AFP

Dans un bureau de vote dans le village de Debre Zeyt le 23 mai 2010. © AFP

Publié le 23 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

"Jusqu’à présent, nos observateurs n’ont pas pu entrer dans 80% des bureaux de vote dans toute cette région autour d’Ambo", a déclaré dimanche 23 mai Merara Gudina, président de l’Oromo people’s congress (OPC), un des huit partis de la coalition de l’opposition, le Forum pour la démocratie et le dialogue (Medrek).

"Dans certaines zones, quand nos observateurs sont arrivés, les urnes étaient ouvertes et bourrées", a-t-il ajouté. "Ca ne ressemble pas du tout à une élection, même selon les critères africains", a commenté ce responsable politique. Selon lui, l’EPRDF du Premier ministre Meles Zenawi, "est déterminé à rester au pouvoir. (…) Mais une chose est sûre, toute cette fraude s’est faite au vu et au su de millions de témoins".

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Il a également affirmé que dans certains bureaux de vote, des assesseurs électoraux, en théorie impartiaux, ont pris les cartes d’électeurs et voté à leur place.

M. Merara se trouve dans son fief de Guder, dans la région Oromo (centre) qui a été le théâtre de quelques violences politiques pendant la campagne, dont le gouvernement et l’opposition se sont rejetés la responsabilité. Il n’a pas totalement écarté la possibilité de refuser les résultats de l’élection: "il n’y a aucune loi pour nous forcer à accepter quelque résultat que ce soit. Nous allons revoir notre évaluation de l’élection demain".

Secret du vote "pas respecté"

M. Merara a souligné que le Bureau national éthiopien des élections (NEBE) a depuis quatre jours la liste des observateurs de l’opposition mais "ils ont été chassés des bureaux de vote, certains sont même encore détenus". Interrogé par l’AFP dimanche matin, un responsable du NEBE à Ambo, Hundesa Madesa, a démenti ces accusations. A Addis Abeba aucun responsable du NEBE n’était joignable dimanche après midi.

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A Addis Abeba, un autre dirigeant de l’opposition, l’ancien président éthiopien Negasso Gidada, a également affirmé que "dans beaucoup d’endroits, nos observateurs n’ont pas été autorisés à entrer dans les bureaux de vote". Il a émis "des doutes sur le secret du vote, l’impression que nous avons est qu’il n’est pas respecté". L’ancien chef d’Etat a critiqué la façon dont ont été installés les isoloirs, et a accusé des militants de l’EPRDF "d’accompagner jusque là des électeurs" pour les influencer.

Code de conduite

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Le chef des observateurs de la mission européenne d’observation, Thijs Berman, s’est rendu dans un des 1 750 bureaux de vote de la capitale où il n’y avait pas d’observateur de l’opposition, a constaté l’AFP. "On constate qu’il n’y a pas d’observateur de l’opposition, mais on ne peut rien en conclure pour l’instant, c’est trop tôt", a-t-il confié à des journalistes après cette première visite.

Les observateurs européens, de l’Union Africaine (UA) et de la la société civile sont soumis à un strict "code de conduite" imposé par les autorités.

En 2005, des violences avaient fait près de 200 morts à la proclamation des résultats du scrutin quand l’opposition -avec le meilleur score de son histoire- et l’UE avaient dénoncé des irrégularités dans le comptage des voix. Cette année, le premier ministre Meles Zenawi est le grand favori du scrutin.

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