Goodluck Jonathan face à la fronde dans son camp

Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, a pressé mardi toutes les tendances de son Parti démocratique du peuple (PDP) de « serrer les rangs », après l’étalage publique de dissensions au sein de cette formation. Un groupe d’anciens cadres du parti suspendus a fait appel à la justice pour empêcher la tenue d’une réunion du Comité exécutif national.

Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, le 12 avril 2010 à Washington. © AFP

Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, le 12 avril 2010 à Washington. © AFP

Publié le 28 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

M. Jonathan a indiqué que, faute de s’en tenir à ses principes écrits, le parti risquait « l’anarchie », lors de la réunion du Comité exécutif national (NEC) du parti qui s’est tenue mardi après-midi, selon un communiqué de la présidence.

Ce rendez-vous a eu lieu avec quelques heures de retard en raison d’une tentative des membres du PDP Forum des Réformes, suspendu jeudi dernier, de l’en empêcher par une décision de justice.

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« Ceux qui se positionnent déjà pour 2011 »

Ces derniers, au nombre de 19, avaient appelé à réformer cette formation, très largement dominante sur la scène politique nationale et créée en 1998 dans la vague de démocratisation du pays, après les régimes militaires successifs.

Sans mentionner le nom des personnalités suspendues, parmi lesquels d’anciens ministres, dirigeants du Sénat et de l’Assemblée nationale, le président par intérim a dénoncé ceux « qui se positionnent déjà pour les élections de 2011, même si le calendrier électoral n’est toujours pas publié ». Il faisait notamment référence au camp qui parie sur sa candidature à la présidentielle et ses opposants.

M. Jonathan, un ancien gouverneur issu du Sud pétrolier devenu le vice-président d’Umaru Yar’Adua, s’est retrouvé propulsé à sa place, le 9 février, lorsque ce dernier a disparu de la scène publique pendant près de trois mois en raison de problèmes cardiaques et dont l’état de santé reste secret.

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Le règlement interne du PDP à l’origine du problème

En vertu d’un règlement interne, chaque président élu doit être choisi pour un second mandat, soit huit ans, en alternance entre le nord et le sud de cette fédération de 150 millions d’habitants. M. Yar’Adua étant du Nord, un candidat de cette région devrait être choisi pour lui succéder.

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M. Jonathan n’a pas évoqué le sort du président du PDP, Vincent Ogbulafor, sommé lundi par la Haute cour d’Abuja de comparaître le 3 mai. Ce dernier doit répondre d’accusations de contrats frauduleux d’une valeur de 223 millions de nairas (environ 1,1 million d’euros et 1,5 million de dollars aux taux actuels), alors qu’il était ministre d’État sous Olusegun Obasanjo en 2001.

M. Ogbulafor s’est justifié devant le NEC. « Je suis innocent de ces allégations », a-t-il dit. Elles « sont motivées politiquement et je suis absolument certain que justice serait rendue et que je serai innocenté », a-t-il affirmé.

Le groupe des 19 diffuse « des (informations) fausses sur ma personne et sur le NWC (National Working Comitte, tous les membres du PDP nommé à des responsabilités dans le pays) pour déstabiliser la famille PDP », a-t-il affirmé, justifiant leur suspension et indiquant qu’ils seront déférés devant une commission disciplinaire.

Une des résolutions adoptées par les membres du NEC est un renouvellement de leur confiance dans le patron du PDP, parti surnommé « la pieuvre », tant il occupe de postes-clés dans le pays.

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Le président par intérim Goodluck Jonathan, le 16 février 2010 à Abuja. © Pius Utomi Ekpei/AFP

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