Khartoum maintient les élections malgré les pressions

Les élections soudanaises auront lieu aux dates prévues, du 11 au 13 avril, malgré les demandes de report de certains partis d’opposition, a assuré samedi la commission électorale soudanaise.

Des Soudanais lisent les journaux dans un magasin de Khartoum, le 2 avril 2010. © AFP

Des Soudanais lisent les journaux dans un magasin de Khartoum, le 2 avril 2010. © AFP

Publié le 3 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

La commission électorale soudanaise a rejeté samedi l’appel d’une partie de l’opposition en faveur d’un report d’un mois des élections nationales d’avril, qui seront aussi "libres et justes que possible" selon l’émissaire américain Scott Gration.

"La commission électorale assure que les élections auront lieu aux dates prévues, les 11, 12 et 13 avril", a déclaré à la presse Abdallah Ahmed Abdallah, adjoint du chef de la commission, à l’issue d’une rencontre avec M. Gration.

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La commission électorale "m’a fourni plusieurs informations me donnant confiance que les élections vont commencer à la date prévue et seront aussi libres et justes que possible", a déclaré M. Gration après cette rencontre.

"La commission électorale a fait un travail sérieux pour assurer que la population soudanaise ait accès à des centres de vote. Les procédures et processus mis en place assureront une transparence et la population sera enregistrée et (les votes) comptés de la meilleure façon possible", a ajouté l’émissaire américain pour le Soudan, qui avait rencontré vendredi des représentants de l’opposition.

Scott Gration quittait Khartoum samedi en fin de matinée pour se rendre à Doha, où ont lieu des discussions de paix entre des groupes rebelles du Darfour –région de l’ouest du pays en proie à une guerre civile– et les autorités soudanaises. L’émissaire américain doit en principe revenir au Soudan en vue des élections prévues dans une semaine, selon plusieurs sources.

Boycott de l’opposition

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Des formations d’opposition, dont le Umma –vainqueur des dernières législatives multipartites, en 1986–, ont annoncé leur intention de boycotter l’ensemble du scrutin qu’elles estiment truqué d’avance.

Vendredi, elles avaient avancé un compromis, demandant aux autorités de mettre en oeuvre une série de réformes en échange de quoi elles s’engageaient à participer à un scrutin repoussé à la première semaine de mai.

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Le Parti unioniste démocrate (DUP), qui avait terminé deuxième en 1986, a affirmé vendredi qu’il se retirait de la course à la présidence mais pas des législatives et des régionales.

Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont aussi retiré leur candidat à la présidentielle, le musulman laïque Yasser Arman, qui faisait figure de principal rival du président Omar el-Béchir. Mais ils participeront également aux législatives et aux régionales sauf au Darfour.

La formation de l’opposant islamiste Hassan al-Tourabi, ancienne éminence grise du pouvoir à Khartoum devenu un de ces plus virulents critiques, participera quant à elle aux élections présidentielle, législatives et régionales.

Les partis d’opposition et les ex-rebelles sudistes s’étaient réunis en septembre à Juba, la capitale du Sud-Soudan semi-autonome, afin de forcer le pouvoir à mettre en oeuvre des réformes démocratiques pour garantir un scrutin "libre" et "juste".

Ces partis cherchaient aussi un moyen de détrôner dans les urnes le M. Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour.

Omar el-Béchir se dirige aujourd’hui vers une victoire facile à la présidentielle, mais des luttes locales sont toutefois attendues pour les législatives et les régionales.

"La conférence de Juba avait pour programme de défaire le Parti du congrès national (NCP au pouvoir), mais elle n’avait pas de programme pour la population soudanaise", a déclaré samedi M. Béchir lors d’un discours à Kassala, dans l’est du Soudan, retransmis sur la chaîne Nil Bleu.

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