Aqmi : l’otage italien appelle Berlusconi à des concessions
L’Italien Sergio Cicala, retenu en otage depuis décembre avec sa femme par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a appelé son gouvernement à faire des « concessions » pour obtenir leur libération.
Cet appel en ligne intervient dimanche 28 février, à la veille de l’expiration d’un ultimatum fixé par Aqmi aux autorités de Rome leur demandant de répondre à ses revendications pour la libération de Sergio Cicala, 65 ans, et de sa femme Philomène Kabouree, 39 ans, enlevés le 18 décembre dernier en Mauritanie. Le groupe réclame notamment la libération de quatre combattants emprisonnés en Mauritanie.
Générosité
"Ma liberté et celle de ma femme dépendent des concessions que le gouvernement est disposé à faire", affirme l’otage dans le message audio rapporté par le centre de surveillance des sites islamistes SITE. Le message est accompagné d’une image fixe montrant un homme présenté comme étant Sergio Cicala, à genoux, sous la garde de six hommes cagoulés et en armes, se tenant sous une banderole noire portant une inscription religieuse.
"J’espère que le plus tôt possible le gouvernement va s’intéresser à notre situation et en conséquence à nos vies. Nous attendons avec confiance que toute cette situation puisse se résoudre de la meilleure façon possible (…) je veux dire ma libération et celle de ma femme", ajoute-t-il."Le président (du conseil italien Silvio) Berlusconi a toujours été renommé pour sa grande générosité, j’espère qu’il pourra nous aider, ma femme et moi", ajoute l’homme, dont la voix ne trahit aucune émotion et qui semble lire un texte.
Daté du 24 février et intitulé "Appel de l’otage italien au gouvernement de Berlusconi", le message en italien est d’un peu plus d’une minute. Dans un bref communiqué accompagnant le message, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a appelé les Italiens à faire pression sur leur gouvernement pour sauver la vie du couple italien.
Ultimatum
Dans un ultimatum diffusé début février, l’Aqmi avait donné jusqu’au 1er mars au gouvernement italien pour répondre à ses exigences. Les ravisseurs demandaient non seulement la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali, qui ont depuis été relâchés, mais aussi la sortie de prison de combattants détenus en Mauritanie, avait indiqué une source proche du dossier.
"Nous répétons notre appel aux familles des otages et à l’opinion publique italienne : si vous voulez la sécurité des otages, faites pression sur votre gouvernement offensant et demandez-lui de satisfaire les demandes légitimes des moudjahidine", affirme Aqmi dans le communiqué accompagnant la vidéo. Interrogé par l’AFP à Rome, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter le contenu du message.
Pressions et rançons
Mardi, Aqmi avait libéré l’otage français Pierre Camatte après presque trois mois de captivité dans le désert malien. Le groupe avait obtenu en contrepartie la remise en liberté au Mali de quatre islamistes, condamnés à des peines déjà purgées. Le groupe extrémiste avait dans un premier temps accentué ses pressions sur Paris et Bamako, en menaçant de tuer Pierre Camatte s’il n’obtenait pas la libération des quatre islamistes.
Après la libération de l’otage français, les médiateurs ont indiqué qu’ils devaient reprendre les tractations dans le nord du Mali pour tenter d’obtenir la libération du couple italien et de trois Espagnols. Madrid serait en train de payer 5 millions de dollars à Aqmi pour la libération des otages espagnols retenus depuis près de trois mois, avait indiqué le 21 février le quotidien El Mundo.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis
- Les piliers d’Alain Ebobissé, bâtisseur de projets made in Africa pour Africa50
- Ali Bongo évincé du PDG : quand le parti renie celui qu’il a adoré
- Cinq intellectuels africains qui bousculent le prêt-à-penser
- Ni Chine, ni Russie : les investisseurs préférés de l’Afrique viennent d’Europe, affirme une étude