La France aussi ferme son ambassade au Yémen

A son tour, la France a décidé de fermer son ambassade au Yémen. Comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, elle avance des raisons de « sécurité ».

En 2008, un attentat à Sanaa avait coûté la vie à sept touristes espagnols © D.R

En 2008, un attentat à Sanaa avait coûté la vie à sept touristes espagnols © D.R

Publié le 4 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

L’ambassade de France au Yémen est jusqu’à nouvel ordre fermée au public, en raison de menaces d’attentats de groupes se réclamant du réseau Al-Qaïda, a annoncé lundi le ministère français des Affaires étrangères.

"Le 3 janvier, notre ambassadeur a en particulier décidé de ne plus autoriser jusqu’à nouvel ordre l’accès du public aux locaux de la mission diplomatique", a déclaré lors d’un point-presse le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

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Il était interrogé pour savoir si la France avait pris au Yémen une mesure similaire aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne qui ont annoncé dimanche la fermeture au public de leurs ambassades à Sanaa pour cette même raison d’une menace terroriste, après la récente tentative d’attentat sur un vol Amsterdam-Detroit, revendiquée par Al-Qaïda.
Aucune précision n’a été donnée sur la durée des fermetures.

Aqba menace les représentations étrangères
"Des groupes se réclamant d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqba) ont menacé des représentations étrangères au Yémen. Le niveau de vigilance concernant la sécurité de notre ambassade à Sanaa et de nos ressortissants était déjà élevé", a rappelé Bernard Valero.

L’ambassadeur sur place "a également adressé un message à nos compatriotes résidant au Yémen afin de les inviter à faire preuve de prudence et de vigilance dans la situation actuelle. Il leur a également demandé de limiter tous déplacements qui ne seraient indispensables", a-t-il précisé.
Interrogé sur l’école française de Sanaa, le porte-parole a indiqué qu’elle était "actuellement fermée pour les congés scolaires".

Selon des sources occidentales, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont maintenu lundi leurs ambassades fermées à Sanaa, pour le deuxième jour consécutif.

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"L’aggravation de la situation sécuritaire depuis l’été 2008, en raison notamment de la menace d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, a conduit l’Union européenne à placer le Yémen parmi les zones prioritaires pour son action en matière de lutte antiterroriste, ce qui se traduit notamment par un soutien renforcé aux autorités locales", a aussi indiqué Bernard Valero.

Paris, Wahington et Londres renforcent leur soutien aux autorités yéménites
"Dans le cadre de la lutte antiterroriste, le soutien de la France aux autorités yéménites s’est accru afin de renforcer leurs capacités propres à lutter contre le terrorisme et à exercer leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire", a-t-il ajouté sans autres précisions.

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Washington et Londres ont aussi fait part de leur volonté de coopérer davantage dans la lutte antiterroriste au Yémen, ainsi qu’en Somalie. Londres et Washington prévoient de financer une unité spéciale de police antiterroriste au Yémen et de fournir un soutien plus important aux garde-côtes yéménites, selon Downing Street.

En revendiquant l’attentat manqué perpétré le jour de Noël par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab sur un avion américain se rendant d’Amsterdam à Detroit, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqap) avait promis la mort à "tous les croisés" et affirmé que l’attaque était une riposte à un raid mené en décembre contre ses membres au Yémen.
Le jeune Nigérian a séjourné au Yémen, entre début août et début décembre, où il aurait reçu un entraînement prodigué par le réseau Al-Qaïda.

Par ailleurs deux membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués et trois autres blessés dans une opération des forces de sécurité yéménites lundi au nord de la capitale Sanaa, a-t-on appris de source tribale.

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