Quatre dirigeants africains visés par une plainte en France

Abdoulaye Wade, Denis Sassou Nguesso, Teodoro Obiang Nguema et feu Omar Bongo sont visés par une plainte pour « détournement de fonds publics » déposée par l’association MLA. Les juges d’instructions du pôle financier doivent juger de sa recevabilité.

Teodoro Obiang Nguema, Denis Sassou Nguesso, le défunt Omar Bongo et Abdoulaye Wade sont visés © AFP

Teodoro Obiang Nguema, Denis Sassou Nguesso, le défunt Omar Bongo et Abdoulaye Wade sont visés © AFP

Publié le 4 décembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Quatre chefs d’Etat africains, dont le Sénégalais Abdoulaye Wade et le Congolais Denis Sassou Nguesso, sont visés depuis le 16 novembre par une plainte pour "détournement de fonds publics" déposée à Paris par l’association MLA, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Une plainte recevable ?

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L’association MLA "Le moment de se lever pour l’Afrique", basée à Paris, a déposé le 16 novembre auprès du tribunal de grande instance de Paris une plainte avec constitution de partie civile visant, outre MM. Wade et Sassou Nguesso, le président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang, et le défunt président gabonais Omar Bongo, selon cette source.

La plainte vise le chef de "détournement de fonds publics". Il revient désormais à la doyenne des juges d’instruction du pôle financier, Françoise Desset, de juger de la recevabilité de cette plainte et d’ouvrir ou pas une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction.

Cette plainte est dans la lignée de celles déposées en 2007 et 2008 par l’association anti-corruption Transparence internationale France (TI) visant MM. Obiang, Bongo et Sassou Nguesso et les conditions d’acquisition d’importants patrimoines immobiliers en France grâce, selon TI, à des détournements de fonds publics.

Obiang réplique

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La doyenne des juges avait donné son feu vert en mai 2009 à l’ouverture d’une information judiciaire mais le parquet de Paris avait fait appel de cette décision. Le 29 octobre, la cour d’appel de Paris avait finalement jugé irrecevable cette plainte et avait bloqué l’ouverture d’une enquête.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel avait notamment estimé que les plaignants ne pouvaient arguer d’un préjudice dans ce dossier.

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Le parquet de Paris avait déjà classé sans suite à deux reprises, en novembre 2007 et septembre 2008, des plaintes simples visant les trois chefs d’Etat africains.

D’après TI France, le patrimoine immobilier de MM. Bongo, Obiang et Sassou Nguesso en France s’élèverait à 160 millions d’euros.

Le président Obiang a pour sa part déposé plainte à Paris pour dénonciation calomnieuse, a-t-on appris de source judiciaire. Selon son avocat, Me Olivier Pardo, elle est destinée à "lever l’opacité sur ces associations que personne ne connaît et qui prétendent se substituer aux Africains".

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