Tunisie: les islamistes affirment respecter l’émancipation des femmes

Les islamistes en Tunisie se défendent de contester les lois d’émancipation féminine adoptées par ce pays, affirme un des fondateurs du parti islamiste interdit Ennahdha (Renaissance), plaidant pour un dialogue national,au moment des élections présidentielle et législatives.

Une Tunisienne voilée, le 22 octobre 2009 à Tunis. © AFP

Une Tunisienne voilée, le 22 octobre 2009 à Tunis. © AFP

Publié le 25 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

"Notre vision a beaucoup évolué et personne dans notre camp ne pense plus à remettre en question les acquis réalisés, en particulier le Code du statut personnel", déclare l’avocat Nourredine Bhiri, personnalité connue de la mouvance islamiste, dans un entretien avec l’AFP.

"Les islamistes respectent ces lois et sont plutôt fiers de cet acquis qui doit être protégé", affirme-t-il, dans une allusion aux lois édictées en 1957 par l’ex-président Habib Bourguiba, autrefois dénoncées par les islamistes comme étant contraires à la Charia.

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Le Code du Statut personnel (CSP), consolidé entre temps par le président Zine El Abidine Ben Ali, interdit la polygamie et consacre une égalité de droits entre les hommes et les femmes.

"Poser la question sur une éventuelle remise en question de ces lois est aujourd’hui un non-sens, du moins pour nous autres islamistes tunisiens et partisans d’Ennahdha", estime M. Bhiri.

Certains soutiennent Ben Ali

Selon lui, "la plupart des islamistes, y compris ceux qui se trouvent en exil, ont adopté une approche mesurée, rejetant toute rupture avec le pouvoir et se refusant à dénigrer l’Etat ou à le qualifier d’apostat".

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Interrogé sur les élections de dimanche, il affirme que les islamistes n’ont "pas de position arrêtée, certains participent et d’autres boycottent, certains ont des cartes d’électeurs, d’autres pas".

Un certain nombre ont apporté leur soutien à la candidature du président Ben Ali pour un cinquième mandat à la présidence, indique-t-il, évoquant une fraction dite "groupe Lazhar Abaab" basée à Paris.

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"Je n’aurai pas l’honneur de voter dimanche, je ne dispose pas d’une carte d’électeur, adresse inconnue probablement", lance-t-il ironique.

Un mouvement qui s’effrite

Me Bhiri a affirmé la volonté des islamistes de participer à "un dialogue national" qui serait "basé sur le respect de la République et le banissement de la violence, dans le cadre de la Constitution".

"Il y a des gens prêts à dépasser les rancoeurs du passé", ajoute-t-il dans un appel du pied au pouvoir.

Farouchement combattus sous le règne de Bourguiba, les islamistes ont salué l’arrivée au pouvoir de son successeur Ben Ali, le 7 novembre 1987. Trois ans plus tard, Ennahdha fut démantelé et interdit, et ses dirigeants accusés de complot armé et lourdement condamnés.

La plupart d’entre eux ont retrouvé la liberté ces dernières années. L’ancien président du mouvement, Sadok Chourou, a été renvoyé en prison en avril peu de temps après son élargissement pour avoir tenté de ranimer son parti interdit.

Rached Ghannouchi, ancien "numéro un" et fondateur d’Ennahdha a choisi de s’exiler en Grande Bretagne, alors que son mouvement s’effritait.

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