Le corps d’un homosexuel présumé exhumé à Thiès

Le corps d’un homosexuel présumé a été exhumé par deux fois la semaine dernière dans un cimetière musulman de Thiès. Les habitants s’opposaient à ce que le défunt soit enterré à cet endroit, l’islam condamnant selon eux les relations entre personnes de même sexe.

Publié le 4 mai 2009 Lecture : 1 minute.

Des habitants de la ville de Thiès, dans l’ouest du Sénégal, ont exhumé durant le week-end le corps d’un homme présenté comme homosexuel, qu’ils ne voulaient pas voir enterré dans un cimetière musulman, a-t-on appris lundi de source policière.

Cette affaire, placée en Une de plusieurs journaux sénégalais lundi, intervient moins de deux semaines après la libération de neuf hommes emprisonnés pour homosexualité, qui a suscité l’indignation de certains dignitaires musulmans.

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Selon une source policière jointe par téléphone dans la ville de Thiès, un homme né en 1975 à Dakar est "décédé samedi de mort naturelle dans un hôpital. Mais après son inhumation le même jour dans un cimetière musulman, quatre personnes l’ont déterré. Le défunt était qualifié d’homosexuel".

Exhumé deux fois

Les habitants ont exhumé le cadavre par deux fois.

"Nous sommes intervenus (dans le cimetière) et les gens se sont dispersés. Les parents (du défunt) ont alors remis le corps dans la tombe", a ajouté la même source policière. Mais durant la nuit, "un groupe (de personnes) a une nouvelle fois déterré le corps et l’a traîné jusque devant le domicile des parents. Le père a pris le corps pour l’enterrer ailleurs", dans un lieu qui n’a pas été précisé.

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Au Sénégal, pays essentiellement musulman, l’homosexualité est déniée et réduite à la clandestinité. Interdite, elle est passible d’un à cinq ans d’emprisonnement.

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A l’été 2008, la tombe d’un homme présenté comme homosexuel avait été profanée par des villageois qui refusaient qu’il soit enterré dans leur localité de Guinguinéo (centre).

La semaine dernière, à Dakar, des chefs religieux musulmans ont annoncé avoir formé un "Front islamique pour la défense des valeurs éthiques", en réaction à la remise en liberté, le 20 avril, de neuf Sénégalais condamnés en janvier à huit ans de prison pour homosexualité. Dans leurs discours, certains imams s’en sont pris violemment aux homosexuels, appelant même à "les éliminer de la vie".

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