Mugabe se dit « à la tête » du Zimbabwe mais reconnaît le partage du pouvoir

Le Zimbabwéen Robert Mugabe a assuré qu’il était toujours « à la tête » du pays tout en partageant le pouvoir avec son rival Morgan Tsvangirai, devant des milliers de partisans venus fêter avec faste son 85e anniversaire.

Des partisans de Robert Mugabe à Chinhoyi le 28 février 2009

Des partisans de Robert Mugabe à Chinhoyi le 28 février 2009

Publié le 28 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’Etat, qui dirige le Zimbabwe depuis l’indépendance en 1980, s’est aussi montré intraitable sur la poursuite de la réforme agraire lancée en 2000, bien qu’elle ait ruinée l’agriculture.

"Je veux que cela soit su car certains d’entre vous pensent que nous ne sommes plus au pouvoir: selon cet accord (de partage du pouvoir) nous avons un gouvernement élargi avec un président à la tête, suivi de deux vice-présidents, puis le Premier ministre Tsvangirai et deux vice-Premiers ministres", a dit M. Mugabe à la foule réunie à Chinhoyi (nord-ouest de Harare).

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"C’est la conséquence du vote où nous avons été mauvais. Ne nous plaignons pas trop de cela. Acceptons les choses comme elles sont", a-t-il ajouté.

Le président a estimé que le gouvernement d’union permettrait de sortir de la crise économique tragique où le Zimbabwe est plongé.

"Nous espérons réussir, avec cette coopération, à améliorer sensiblement la situation économique", a-t-il dit.

Des milliers de partisans du régime festoyaient ce week-end dans le village natal de Mugabe, ses 85 ans le 21 février, alors que le gouvernement d’union cherchait des fonds auprès de la communauté internationale pour reconstruire un pays ruiné.

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Les fidèles du président ont affirmé avoir collecté plus de 250. 000 dollars (200. 000 euros) de dons pour la fête. Selon le quotidien d’Etat The Herald, 80 vaches, 70 chèvres et 12 porcs devaient être abattus pour le banquet avec un gâteau d’anniversaire géant de 85 kg.

Un contraste avec la pénurie alimentaire qui touche plus de la moitié des 13 millions de Zimbabwéens, dépendants de l’aide alimentaire pour survivre, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

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M. Mugabe a reproché à ses compatriotes d’avoir "bradé le pays" en échange d’aide: "certains d’entre vous ont pensé à leur ventre et à leurs enfants et ont bradé le pays".

Il a aussi affirmé samedi que la saisie des fermes de Blancs se poursuivra, malgré l’opposition de Morgan Tsvangirai.

"Il y a des fermes qui ont été désignées (pour être redistribuées) selon la loi d’acquisition des terres, des lettres d’offres envoyées aux nouveaux fermiers. Ne laissons pas les anciens propriétaires de ces fermes refuser de les quitter", a déclaré M. Mugabe.

"Nous n’allons pas écouter l’excuse que certains fermiers sont allés en justice devant la SADC (Communauté de l’Afrique australe). C’est insensé. Nous avons notre propre justice ici", a-t-il poursuivi.

M. Tsvangirai avait appelé mercredi à l’arrêt immédiat des attaques de fermiers blancs, qui en dénoncent l’accroissement ces dernières semaines.

Il n’était absent de la fête d’anniversaire, alors qu’il devait y assister.

Pour reconstruire le Zimbabwe, Tsvangirai a demandé d’urgence 5 milliards de dollars d’aide à la communauté internationale, mais peine à convaincre les donateurs.

Les pays voisins de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont indiqué vendredi qu’ils aideraient Harare à rassembler deux milliards de dollars.

Outre la pénurie alimentaire et la crise économique, le Zimbabwe est touché par le choléra qui a tué plus de 3. 800 personnes.

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