Attentat de Djerba: 18 ans de réclusion pour l’Allemand Christian Ganczarski

L’Allemand converti à l’islam Christian Ganczarski a été condamné par la justice française à 18 ans de réclusion pour complicité dans l’attentat contre la synagogue de Djerba en avril 2002, qui a fait 21 morts.

Publié le 5 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Aux termes de sept heures de délibérations, la cour spéciale de Paris, composée de sept magistrats professionnels et spécialisée dans les affaires de terrorisme, a également condamné Walid Nawar, frère du jeune kamikaze tunisien Nizar Nawar qui s’est fait sauter au volant de son camion piégé, à douze ans de réclusion.

L’attentat de Djerba en avril 2002 avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français. C’est la présence de Français parmi les victimes qui a permis le déclenchement d’une procédure en France.

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Christian Ganczarski, qui est resté impassible à l’énoncé du verdict, a été jugé coupable de "complicité d’assassinat", pour avoir parlé au téléphone à Nizar Nawar quelques heures avant l’attentat, et "d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", pour avoir fréquenté à plusieurs reprises, au Pakistan et en Afghanistan, des chefs d’Al Qaïda dont Oussama ben Laden.

L’avocat général avait requis contre lui trente ans de réclusion, dont les deux tiers de sûreté.

Walid Nawar, contre lequel 15 ans (dont deux tiers de sûreté) avaient été requis, a été condamné pour avoir fourni du matériel à son frère, notamment de faux papiers et un téléphone satellitaire acheté en France.

Sortant de l’audience la fille d’une des deux victimes française de l’attentat, Catherine Christaens, a déclaré à la presse: "La justice a été rendue en toute dignité. Nous avons, pendant cinq semaines, essayé de comprendre la logique des terroristes. Ce soir nous sommes apaisés: justice a été rendue".

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Les juges de la cour d’assises spéciale n’ont donc pas cru Christian Ganczarski qui avait assuré, avant qu’ils se retirent pour délibérer, "n’avoir jamais rien su de cette attaque, avec laquelle (il) n’était pas d’accord". Il avait également tenu à "s’excuser une nouvelle fois pour une chose que (il) n'(a) pas faite".

Pour son avocat, Me Sébastien Bono, il s’agit là d’une décision qui n’est "ni logique ni acceptable.

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"Mais comment se fait-il qu’en Allemagne il n’y a pas assez de charges pour l’arrêter alors qu’en France on le condamne à 18 ans ?", a-t-il demandé, en référence au fait que Christian Ganczarski avait été longuement interrogé, puis relâché en 2002, dans le cadre de la même affaire, par la police allemande.

Faute de tout autre élément matériel, l’accusation de complicité a reposé entièrement sur le bref coup de téléphone que le kamikaze a passé au domicile de Ganczarski, en Allemagne, quelques heures avant l’attentat.

Christian Ganczarski ayant été repéré par les services de renseignements allemands, il était sur écoutes: la transcription et l’enregistrement de cette conversation, mi en arabe mi en mauvais anglais, a été au coeur du procès.

Pour l’accusation, c’était la preuve qu’il a donné son feu vert et sa bénédiction à une opération dont il a été l’un des instigateurs, avec Khaled Cheikh Mohammed, hiérarque d’Al Qaïda et cerveau présumé des attaques du 11 septembre 2001, détenu à Guantanamo.

Pour Me Bono, ces 112 secondes de conversation décousue ne permettait pas d’affirmer qu’il savait ce que Nizar Nawar allait faire.

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