Niger: une semaine après, aucune trace de Robert Fowler et Louis Guay

Une semaine après leur disparition près de Niamey, on est toujours sans la moindre nouvelle des deux diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay, alors que les autorités nigériennes ont déployé des grands moyens pour tenter de les retrouver.

Publié le 16 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger et son assistant sont portés manquants depuis dimanche soir dernier.

Selon un haut responsable nigérien qui a requis l’anonymat, "l’enquête se poursuit" pour retrouver les deux hommes qui ne sont jamais revenus d’une excursion dans une mine d’or exploitée par une compagnie canadienne, la Semafo, à l’ouest de Niamey.

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"Oui ils sont bien venus ici", avait confirmé vendredi à l’AFP le responsable canadien de la mine, Daniel Careau.

"Toutes les dispositions ont été prises. La zone de la disparition, mais aussi une partie du nord du pays, sont ratissées par les forces de défense et de sécurité", a précisé le même officiel gouvernemental.

Des brigades fluviales sondent également les eaux du fleuve Niger dans la région de la disparition.

Le 14 décembre, les deux diplomates avaient apparemment profité du week-end pour aller visiter une mine d’or à Samira, sur la rive droite du fleuve, et avaient emprunté un bac pour le traverser. C’est à leur retour qu’ils ont mystérieusement disparu avec leur chauffeur nigérien.

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Leur voiture, marquée du signe reconnaissable du Pnud (programme des Nations unies pour le développement) a été retrouvée lundi dernier, moteur allumé et portières ouvertes, à une quarantaine de km de Niamey, une zone pourtant généralement sûre.

"On n’a rien de concret, toutes les recherches sont pour l’instant vaines. Aucune des pistes allant de l’enlèvement crapuleux ou politique n’est négligée, mais à ce jour, aucune n’a été concluante", a poursuivi le même haut responsable.

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"Un Etat-major multisectoriel de crise", composé de représentants de l’armée, police, gendarmerie, Forces nationales d’intervention et de sécurité (Fnis), a été mis sur pied pour coordonner les recherches.

L’ambassadrice du Canada en poste à Abijdan, Isabelle Massip, qui a également compétence sur le Niger, se trouve à Niamey depuis quelques jours, a-t-on par ailleurs appris auprès de la mission diplomatique en Côte d’Ivoire.

Depuis l’annonce de leur disparition par le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement Mohamed ben Omar, le mystère ne fait que s’épaissir. A commencer par la nature du séjour de M. Fowler: mission officielle ou visite privée?

En annonçant la disparition, M. ben Omar avait indiqué que M. Fowler était arrivé le 11 décembre après avoir sollicité une invitation des autorités pour assister aux festivités du cinquantenaire de la république du Niger à Tillabéri (ouest de Niamey). C’est dans cette région que les deux diplomates ont disparu.

Or vendredi dernier, l’ONU a affirmé le contraire et parle d’une "mission officielle de l’ONU". (Il) est l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger et à ce titre chargé de s’occuper de tous les problèmes humanitaires et de régler le conflit avec la rébellion" touareg, avait affirmé à l’AFP Modibo Traoré, le chef du bureau de Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) au Niger.

M. Traoré avait précisé que dès le lendemain de son arrivée, M. Fowler s’était entretenu avec les ministres de l’Intérieur, Albadé Abouba, et de la Justice, Dagra Mamadou.

Depuis 2007, le Niger est confronté à un groupe rebelle touareg dans le nord, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), en pleine zone d’extraction de l’uranium. Mais officiellement, Niamey n’a jamais sollicité la médiation de l’ONU avec les rebelles, dont il qualifie les chefs de "bandits armés et de trafiquants de drogue".

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