Nouvelle plainte visant le patrimoine français de 3 chefs d’Etat africains

Deux ONG ont déposé une nouvelle plainte contre X visant trois chefs d’Etat africains, dont le Gabonais Omar Bongo, qu’ils accusent de posséder en France des biens immobiliers financés par de l’argent public détourné, a-t-on appris de source judiciaire.

Publié le 2 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Déposée par Transparence International France (TI), Sherpa et un ressortissant gabonais, cette plainte avec constitution de partie civile vise les chefs de recel de détournement de fonds publics, de blanchiment, d’abus de bien social, d’abus de confiance et de complicités, a affirmé à l’AFP leur avocat, Me William Bourdon.

Elle vise "les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France par Denis Sassou Nguesso (Congo), Omar Bongo Ondimba et Teodoro Obiang (Guinée Equatoriale) ainsi que des membres de leur entourage", affirme les deux organisations non gouvernementales dans un communiqué commun.

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"Il n’y a aucun doute sur le fait que ce patrimoine n’a pu être constitué grâce aux seuls salaires et émoluments de ces chefs d’Etat au sujet desquels il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds publics", ajoutent-elles.

Sollicité par l’AFP, l’avocat de M. Bongo, Me François Meyer n’était pas joignable dans l’immédiat. Lors du dépôt de la deuxième plainte, il avait nié tout détournement de fonds publics.

TI est spécialisée dans la lutte contre la corruption tandis que Sherpa, une association de juristes, promeut notamment la responsabilité sociale des entreprises.

Ces deux ONG n’en sont pas à leur première tentative pour ouvrir une enquête sur les faits qu’elles dénoncent. Une première plainte, déposée en mars 2007, avait conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire, mais pour le parquet les investigations n’avaient "pas permis de mettre en évidence des infractions pénales".

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L’enquête policière avait notamment établi, selon le quotidien Le Monde en janvier, qu’Omar Bongo Ondimba et sa famille étaient propriétaires de 33 luxueux appartements ou maisons en France, et que Denis Sassou Nguesso disposait d’au moins trois immenses logements à Paris.

Une nouvelle plainte a été déposée en juillet 2008 et classée sans suite en septembre pour les mêmes raisons. A la suite d’un changement de législation, les plaignants ont la possibilité après un classement sans suite de déposer une plainte avec constitution de partie civile, ce qu’ils ont fait mardi.

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Ce type de plainte entraîne quasi-automatiquement l’ouverture d’une information judiciaire et la désignation d’un juge d’instruction dès lors que l’intérêt à agir des plaignants est reconnu.

Contrairement aux précédentes plaintes, celle-ci ne vise pas les présidents Blaise Compaoré (Burkina Faso) et José Eduardo dos Santos (Angola).

"Nous avons restreint la plainte aux éléments extrêmement probants. Nous avons des éléments contre les présidents Compaoré et dos Santos mais qui ne sont pas en l’état aussi probants", a justifié Me Bourdon.

"Les faits dénoncés sont par nature dissimulés et opaques", a-t-il expliqué.

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