Mehdi Benatia : « Fier et heureux, avec le Bayern et avec le Maroc »

Recruté à l’été 2014 par le Bayern Munich pour 30 millions d’euros, Mehdi Benatia a remporté avec le championnat d’Allemagne le premier titre de sa carrière. À 28 ans, le défenseur international marocain, élu joueur arabe de l’année 2014, savoure son expérience dans un des meilleurs clubs du monde, qui a terminé sa saison samedi 25 mai contre Mayence. Interview.

Mehdi Benatia en 2015. © Andrew Medichini/AP/SIPA

Mehdi Benatia en 2015. © Andrew Medichini/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 26 mai 2015 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Vous avez disputé au total 25 matches cette saison avec le Bayern, toutes compétitions confondues. Quel bilan personnel faites-vous de votre première année en Allemagne ?

Mehdi Benatia : J’ai changé de pays, et ce n’est jamais facile. J’ai eu une préparation un peu tronquée par les blessures, et j’ai connu d’autres pépins physiques pendant la saison. Cela m’a éloigné des terrains pendants plus de deux mois. Mais malgré tout, j’ai joué 25 matches, dont plusieurs en Ligue des Champions. Tous les jours, je côtoie des grands noms du football : Ribéry, Robben, Xabi Alonso, Müller, etc…

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Au niveau organisation, il est difficile d’imaginer un cadre plus professionnel.  Et puis, j’ai gagné le premier titre de ma carrière. Bien sûr, il y a des gens qui vont dire que le Bayern n’est "que" champion d’Allemagne. Mais on a été éliminé en Ligue des Champions par Barcelone en demi-finale (0-3, 2-3) ! Le Bayern ne peut pas tout gagner tous les ans !

Comment se passent les entraînements avec Pep Guardiola ?

C’est vraiment un très grand coach. Avec lui, chaque entraînement ressemble à un match. Les séances sont assez courtes, mais avec beaucoup d’intensité. Il est très exigeant. Pep Guardiola veut que le jeu aille vite. Qu’il n’y ait pas de temps mort. Techniquement, c’est du très haut niveau. Entre l’Allemagne et l’Italie, il y a des différences importantes au niveau de l’approche du jeu. En Allemagne, c’est très spectaculaire, ça court tout le temps, ça va très vite, et c’est plus physique, plus athlétique. En Italie, c’est plus tactique, plus calculé. Pour un défenseur, c’est plus simple. Je préfère gagner 1-0 que 4-3…

Parlons du Maroc. On a depuis des années l’impression que cette sélection a du mal à franchir un cap…

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Il y a eu pas mal de soucis par le passé. Avec beaucoup de présidents à la fédération, de sélectionneurs… Ce n’est pas facile d’avoir des résultats sans une certaine continuité. Là, j’ai l’impression qu’avec Badou Zaki (nommé début 2014), on travaille sur des bases plus solides. Il y a un groupe avec des joueurs de qualité. Notre suspension pour les CAN 2017 et 2019 a été levée, et aujourd’hui, nous avons deux objectifs : aller au Gabon dans deux ans et surtout retrouver la Coupe du monde en 2018. Vingt ans après…

Quel est votre rôle en sélection, avec votre statut de joueur du Bayern Munich ?

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Je fais partie des plus anciens. Si je peux donner un conseil, ou si on me le demande, je suis là. Mais je ne me mets pas en avant. Il y a dans cette sélection un très bon climat. Les joueurs sont très proches.

Il y a encore cinq ans, vous étiez un joueur de Clermont (Ligue 2 française). Quel regard jetez-vous sur votre ascension ?

J’ai été formé à Marseille, où on ne m’a jamais fait jouer en Ligue 1, ne serait-ce qu’une minute. À l’époque, quand j’avais 18 ans, on parlait de moi à Chelsea. Et je suis parti à Tours, à Lorient, à Clermont. J’ai connu des blessures sérieuses, des moments de doute et je me suis accroché. Je me suis forgé un gros mental. On ne m’a rien donné. J’ai eu la chance de me faire remarquer à Clermont par Udinese, qui un club vraiment top pour les jeunes. Puis il y a eu l’AS Roma, qui évolue dans une autre dimension. Et maintenant le Bayern. Je suis fier et heureux, en club et en sélection…

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