Exhumation du corps de Sankara : le Burkina retient son souffle

Après l’ouverture, lundi, des tombes de deux de ses compagnons, l’exhumation du corps supposé de l’ex-président burkinabè Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d’un coup d’État, aura lieu mardi matin au cimetière de Ouagadougou.

Thomas Sankara, ex-président du Burkina Faso, a été assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou. © AFP

Thomas Sankara, ex-président du Burkina Faso, a été assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou. © AFP

Publié le 26 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir, le corps de Thomas Sankara est resté pendant près de deux décennies une énigme. Alors que les autorités de l’époque ont toujours affirmé qu’il a été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), la famille de l’ex-président burkinabè et ses nombreux partisans doutent que sa dépouille s’y trouve réellement au lieu indiqué.

Ce 26 mai, tout le pays maintient son souffle. Car "la tombe de Thomas Sankara sera ouverte ce mardi matin", a déclaré Me Benwendé Stanislas Sankara, l’avocat de la famille.

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L’opération d’exhumation des corps de Sankara et de ses douze compagnons assassinés avec lui a commencé lundi, dans le cadre d’une instruction ouverte fin mars.

>> Lire aussi : L’affaire Thomas Sankara, chronique d’un déni de justice

"On veut la vérité"

Dans la deuxième tombe, ils ont trouvé deux dents, une partie de la mâchoire et d’autres restes de survêtement", ont indiqué des proches de victimes. "Ce n’est pas facile pour certaines familles, c’est une ambiance de mort… C’est comme si on était à la morgue", a raconté Me Sankara. "C’est dur pour nous, je suis dedans [dans le cimetière] avec ma petite sœur. Quand papa est mort, elle avait 6 mois", a confirmé la fille de Der Somda, un compagnon de Sankara assassiné en même temps que lui.

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Au passage du corbillard transportant les "caisses contenant ces restes", et escorté par la gendarmerie, la foule amassée aux abords du cimetière a entonné l’hymne national. Le lundi matin, la gendarmerie avait bloqué l’accès du cimetière à des dizaines de curieux qui scandaient : "On veut la vérité" ou "La patrie ou la mort, nous vaincrons".

Selon des proches des victimes, des jeunes gens munis de "pioches et pelles" ont ouvert "deux tombes" dans le cimetière. "Ça risque de prendre beaucoup de temps", a dit Mariam Gouem, fille d’un des gardes de corps de Sankara également tué le 15 octobre 1987.

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L’opération est conduite par trois médecins, un Français et deux Burkinabè, en présence du commissaire du gouvernement et d’un juge d’instruction.

La famille de Thomas Sankara, représentée par son avocat, n’assiste pas à l’exhumation.

(Avec AFP)

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