Côte d’Ivoire : le prix de l’électricité augmente, les consommateurs grognent

Le prix de l’électricité va augmenter en Côte d’Ivoire à partir du 1er juin. Les consommateurs, mécontents, craignent que cette hausse ne se répercute sur le prix des produits de la vie courante.

La Côte d’Ivoire doit répondre à une demande croissante d’énergie. © Antonin Borgeaud pour Les Éditions du Jaguar

La Côte d’Ivoire doit répondre à une demande croissante d’énergie. © Antonin Borgeaud pour Les Éditions du Jaguar

Publié le 21 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

« C’est une décision unilatérale et nous sommes mis devant le fait accompli, en violation des principes directeurs des Nations unies concernant les droits des consommateurs ! ». Doukoua Godé, président de la confédération des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire est furieux ce jeudi 21 mai. La veille, à l’issue d’un conseil des ministres qui s’est tenu à Odienné (nord-ouest), le porte-parole du gouvernement a annoncé une révision à la hausse des tarifs de l’électricité à compter du 1er juin, sans donner plus de précision sur son ampleur. Actuellement, le prix du kilowatt-heure (kWh) est de 36,05 F CFA jusqu’à 80 kWh de consommation/bimestre, et de 73,99 F CFA au-delà.

Si les nouveaux prix n’ont pas encore été divulgués, de nombreux Ivoiriens redoutent déjà leurs répercussions sur la vie courante. « Avant d’arrêter une telle mesure, il faut tenir compte des besoins de la majorité… Le développement tant souhaité ne doit pas seulement être économique il doit aussi être social », défend Doukoua Godé.

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Bruno Nabagné Koné, ministre des Technologies de l’information et de la communication (Tic) et porte-parole du gouvernement, a défendu cette augmentation, expliquant que le « prix de vente de l’électricité est bas par rapport au coût de production ».

Le ministre ivoirien a rappelé que les comptes du secteur national de l’électricité, « en équilibre précaire » aujourd’hui, ont enregistré jusqu’à « 200 milliards de F CFA de déficit ces dernières années ». Aussi, la hausse des tarifs devait permettre à la Côte d’Ivoire « d’éviter de faire face à de nouveaux déficits et à des délestages » et de « réaliser les ambitions qu’elle s’est donnée en matière de couverture et d’accès en électricité ».

 >> Lire aussi : Adama Toungara : « La demande en électricité de la Côte d’Ivoire ne cesse de croître. À nous de l’anticiper »

Le gouvernement projette d’électrifier, d’ici à mi-2016, tous les villages de plus de 800 habitants et tous ceux de plus de 500 habitants avant 2020. Le taux de couverture national est passé de 33 % en 2011 à 53,6 % cette année. Le gouvernement envisage de le porter à 95 % en 2020. La Côte d’Ivoire fournit en électricité des pays de la sous-région, dont le Ghana, le Liberia, le Togo et le Bénin.

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Effet domino

Malgré la promesse du gouvernement de « tenir compte des réalités des populations », Doukoua Godé dénonce une stratégie qui consiste à « dire une chose et [à] faire son contraire ». Il pointe notamment l’incompatibilité de l’augmentation des tarifs de l’électricité avec la récente création d’un Conseil national de la lutte contre la vie chère. Pour lui, cette hausse aura un effet domino et pourrait se répercuter sur les prix de certains produits de grande consommation (pain, huile, savon…).

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Les représentants des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire n’ont pas encore décidé de la marche à suivre mais ils espèrent se faire entendre. « Pour l’heure nous dénonçons cette mesure qui nous tombe dessus comme un couperet. Dans les heures qui viennent, nous tiendrons une réunion d’urgence afin d’arrêter des actions concertées », promet Doukoua Godé.

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