Tatiana Rojo, la dame de fer
Vent de révolution sur les planches parisiennes ? Tout porte à croire qu’en matière de stand-up, les femmes de la diaspora africaine prennent le pouvoir. Née en France, Tatiana Rojo a grandi en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui à Paris, elle n’en oublie pas le continent. Deuxième portrait de notre série sur le one-(wo)man-show à l’africaine.
Amou Tati la dame de fer, le spectacle de Tatiana Rojo créé en 2009 en hommage à sa mère disparue et amélioré au fil des ans fait toujours salle comble à l’Appolo théâtre de Paris. L’histoire personnelle de cette Franco-Ivoirienne de 35 ans est la trame de son spectacle dans lequel elle campe une douzaine de personnages. Une performance : la comédienne en est l’auteur et l’unique interprète de la pièce mise en scène par Éric Checco.
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Sa particularité, c’est son ton, sa manière de se référer au continent et de citer des proverbes typiquement africains. Née au Havre, Tatiana Rojo a grandi en Côte d’Ivoire aux côtés de sa mère dans la ville balnéaire de San-Pedro. "Toute petite, je levais les yeux vers le ciel en espérant devenir une grande actrice, aujourd’hui, je suis honorée dans des festivals ou nommée "Actrice du mois" par le magazine So film. Je réalise que mes prières et celles de ma mère sont montées tout là-haut et que la réalité a dépassé nos rêves", confie-t-elle à Jeune Afrique.
Elle explose au cinéma
Le 7 mai dernier, elle a reçu le prix de la meilleure actrice au festival du film de Montréal pour son rôle dans Danbé, la tête haute, téléfilm diffusé par Arte en janvier dernier et adapté du roman autobiographique de la championne franco-malienne de boxe Aya Cissoko (coécrit avec Marie Desplechin). En 2014 elle était à l’affiche de pas moins de deux gros succès du cinéma français : Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? de Philippe de Chauveron et Les rayures du zèbre, de François Mariage. Son talent ne fait pas de doute, mais la jeune femme garde la tête froide. Elle sait où elle va et surtout d’où elle vient.
"La femme africaine a toujours été prépondérante dans la lutte pour la liberté des peuples, je pense notamment à la marche des femmes de Grand Bassam [le 24 décembre 1949, NDLR]. Je suis émue face à la beauté de ces femmes simples, courageuses qui, avec leur bébé sur le dos bravaient la force brutale de la colonisation", explique Tatiana Rojo à Jeune Afrique. Son dernier projet ? L’écriture d’un film documentaire sur la quête de liberté des figures féminines de l’histoire africaine.
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