Crise malienne : affrontements meurtriers entre armée et rebelles près de la frontière mauritanienne

Des combats ont opposé mercredi, pour la première fois depuis 2014, rebelles et armée malienne près de la frontière mauritanienne. Quelques heures plus tôt, une attaque surprise également imputée à la rébellion par l’ONU et le gouvernement a fait trois morts, deux militaires et un enfant.

Un soldat malien en patrouille à Kidal, le 27 juillet 2013. © Kenzo Tribouillard/AFP

Un soldat malien en patrouille à Kidal, le 27 juillet 2013. © Kenzo Tribouillard/AFP

Publié le 30 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Le cessez-le-feu entre l’armée malienne et les rebelles a volé en éclats le 29 avril après de violents combats près de la frontière mauritanienne. "Le MNLA, le HCHUA et leurs alliés terroristes, après avoir assassiné ce matin le chef peloton de Goundam, son adjoint et une innocente fillette, viennent de s’attaquer cet après-midi, à visage découvert, aux forces du Mali régulièrement stationnées à Léré", a déclaré dans un communiqué, le ministère malien de la Défense.

Un colonel de l’armée malienne joint dans la zone des combats a précisé que les assaillants étaient arrivés à bord de véhicules par l’ouest de la ville, du côté de la frontière.

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Dans la matinée, deux membres de la garde nationale, ainsi qu’un enfant, ont été tués plus au Nord-Est, à Goundam, par des assaillants non identifiés lors d’une attaque surprise vers 05H00 (locales et GMT) contre le camp de cette composante de l’armée, selon une source militaire malienne dans la région.

Les combats avaient cessé dans la soirée, une source de sécurité étrangère indiquant qu’il n’y avait "ni vainqueur ni vaincu", les rebelles contrôlant le sud-est de la ville et les militaires maliens plusieurs de leurs positions à Léré.

>> Lire aussi l’interview d’Abdoulaye Diop : "La paix pour le Mali passe par l’accord d’Alger"

Ban Ki-moon "préoccupé"

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La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg, NDLR) avait prévenu le 28 avril qu’il ne lui restait "d’autre choix que celui d’user de son droit à l’exercice de la légitime défense pour protéger les populations civiles, ses hommes et ses positions" après la prise lundi de ses positions à Ménaka (Nord-Est), près de la frontière nigérienne.

Elle incriminait "des éléments de l’armée malienne et de ses milices" des accusations rejetées par le gouvernement qui a assuré lundi soir avoir appris "avec une grande surprise et une forte préoccupation" les affrontements à Ménaka.

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Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé dans un communiqué à "une cessation immédiate des hostilités", se disant "profondément préoccupé par les graves violations du cessez-le-feu qui ont eu lieu au Mali ces derniers jours, à un moment critique dans le processus de paix".

Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mongi Hamdi, a déclaré le processus de paix en danger" après la reprise des hostilités entre les groupes progouvernementaux et la rébellion, qui a fini par annoncer son intention de parapher l’accord d’Alger, près de deux mois après le camp gouvernemental.

>> Lire aussi l’interview de Fahad Ag Almahmoud (Gatia) : "Notre occupation de Ménaka n’a pas été préparée"

(Avec AFP)

 

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