Peinture : l’Ivoirien Ouattara Watts, au-delà de Basquiat

L’artiste ivoirien Ouattara Watts expose jusqu’au 5 mai à Paris. L’occasion de revenir sur l’œuvre de celui qui fréquenta le génie de l’art contemporain Basquiat à la fin de sa vie.

Le peinte ivoirien Ouattara Watts, le 16 février 2012, à New-York. © Adriel Reboh/AP/SIPA

Le peinte ivoirien Ouattara Watts, le 16 février 2012, à New-York. © Adriel Reboh/AP/SIPA

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 17 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

"Celui qui a côtoyé Basquiat"… Dans le petit milieu de l’art ivoirien, Ouattara Watts est une légende : il est l’artiste que le génie avant-gardiste a adoubé, lui achetant une toile et l’entraînant dans son sillage à New York, peu avant sa mort en 1988. Mais au-delà de sa rencontre avec Basquiat qui l’a profondément marqué, Ouattara Watts est surtout un plasticien qui interroge sa relation au monde.

Convaincu qu’"être artiste, c’est être le gardien du cosmos", celui qui a été initié par son grand-père guérisseur originaire de Korhogo aime brouiller les pistes et entretient volontiers le mystère. Multipliant les codes et les symboles, entremêlant les matières (bois, peinture, tissus, éléments naturels…) en fonction de ce qu’il chine dans les brocantes du monde entier, l’Ivoirien construit des tableaux-sculptures.

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"La musique qui donne son rythme à la toile"

Poétiques ou politiques, spirituelles toujours, ses compositions – qui valent entre 37 000 et 100 000 euros – sont "une manière de lire le monde, de le critiquer". Pour la plupart d’un format imposant, toujours créées sur un air de musique différent (jazz, classique, folk, tibétain, pop…) qui "donne son rythme à la toile", les œuvres de Watts jouent des contrastes et des couleurs, à la fois extrêmement vives et sombres.

S’il revendique un héritage et des influences africaines, l’artiste né en 1957 à Abidjan se laisse tout autant inspiré par les grands maîtres européens et américains tels Goya, Pollock, Picasso… ou, faut-il le préciser, Basquiat bien évidemment. Un studio à New York, une maison dans les Cévennes françaises, toujours entre deux expositions à Rome, Berlin, Londres, Le Cap, ou entre deux voyages sur le continent que ce soit au Mali, au Burkina, ou en Côte d’Ivoire où il est retourné pour la première fois en 2013 après plus de dix ans d’absence, Ouattara Watts aime créer là où le portent ses pas, "en nomade qui s’enrichit de la culture des autres".

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"Je me suis éloigné de la tradition, explique-t-il, car si tu ne t’ouvres pas à ce qui est différent de toi, tu meurs."

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Ouattara Watts, jusqu’au 5 mai à la galerie Boulakia, 10 avenue Matignon, à Paris.
 

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