Guinée : un mort et plusieurs blessés lors d’une manifestation de l’opposition

La manifestation de l’opposition guinéenne, lundi à Conakry, a dégénéré. Selon un bilan officiel, un jeune homme est décédé après avoir reçu une balle dans le thorax, et six autres personnes sont toujours hospitalisées.

Barricades dans le centre-vill de Conakry, le 13 avril 2015. © Cellou Binani/AFP

Barricades dans le centre-vill de Conakry, le 13 avril 2015. © Cellou Binani/AFP

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Publié le 14 avril 2015 Lecture : 3 minutes.

La manifestation de l’opposition guinéenne du lundi 13 avril a coûté la vie à un jeune homme. Selon une source médicale de la clinique Mère et enfant qui a reçu le corps, Souleymane Bah, né en 1985, a reçu une balle dans le thorax, au quartier Hamdalaye dans la commune de Ratoma. Six autres blessés, dont quatre par balle, sont également hospitalisés dans l’établissment.

L’hôpital national Donka a quant à lui reçu quatre blessés dont deux par balle. Un gendarme serait hospitalisé à la clinique Ambroise Paré, a confié le porte-parole du haut commandement de la gendarmerie nationale, le commandant Mamadou Alpha Barry qui dénombre un total de six blessés et un mort.

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Bilan officiel contesté

Mais selon le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, le bilan se chiffrerait à une trentaine de blessés, dont dix par balle. Le leader de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré, parle de plusieurs blessés parmi ses militants enregistrés dans son fief à Matam. "Nous avons dénombré 17 blessés dont 10 ont des points de suture, certains sont dans les hôpitaux, d’autres, soignés, sont sortis. La manifestation n’avait même pas encore commencé lorsqu’ils ont  attaqué le siège de notre parti. J’estime que ce comportement est anti républicain".

Une équipe médicale s’est installée au siège du parti pour donner les premiers soins. Le porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara, évoque huit interpellations dans les communes de Matoto, Matam et Kaloum. Les prévenus seront déférés dans les prochains devant la justice.   

Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a démenti "formellement" l’usage d’armes à feu par la police. "Les différents foyers de violence ont été gérés sans utiliser d’armes à feu, conformément aux règles admises en la matière. Et comme à l’accoutumée, le chef d’état-major de l’armée a publié une consigne ferme pour que les militaires restent dans leurs casernes respectives". De son côté, l’opposition dénonce des intimidations. "Dès le matin, nous avons subi des attaques massives de loubards (…) à l’intérieur de notre siège", déplore l’ancien Premier ministre, Sidya Touré.

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"On n’arrêtera pas de marcher"

Lundi, l’opposition avait appelé ses militants à prendre d’assaut les cinq mairies de Conakry pour déloger les délégations spéciales dont le mandat légal de six mois a expiré. Mais la sécurité largement déployée a empêché tout regroupement, et les militants de l’UFR qui cherchaient à rallier la mairie de Matam ont été dispersés.

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À la mairie de Dixinn, un important dispositif sécuritaire mixte (gendarmerie et police) barrait l’accès au bâtiment. Le cortège du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a alors été stoppé au carrefour du Stade du 28 septembre. Rebroussant chemin, il sera à nouveau bloqué au carrefour de la Minière, sur le chemin de la mairie de Ratoma. Cellou Dalein, accompagné du député et leader des Nouvelles forces démocratique (NFD) et un groupe de militants, a été escorté jusqu’à son domicile, à Dixinn-port. "On n’arrêtera pas de marcher. Demain à la première heure, il faut que l’opposition républicaine se mobilise comme aujourd’hui jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications. Je pense que ça été un succès. Les forces de l’ordre ont utilisé leurs armes à feu. Il y a des blessés par balle. Nous ne devons pas reculer", a lancé Cellou Dalein Diallo à ses militants.

Bien qu’étouffée, la manifestation de l’opposition pour réclamer plus de sécurité pour les populations et de transparence des élections présidentielle et locales, a paralysé les activités à Conakry.  

 

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