Afrique du Sud : la statue de Cecil Rhodes ou l’indéboulonnable problème de l’héritage colonial

La statue du colon Cecil Rhodes devant l’université du Cap provoque la colère des étudiants sud-africains. La polémique monte, d’autant plus que Robert Mugabe pourrait s’en mêler.

La statue de Cecil Rhodes, recouverte de sacs-poubelle. © AFP/RODGER BOSCH

La statue de Cecil Rhodes, recouverte de sacs-poubelle. © AFP/RODGER BOSCH

Publié le 27 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Depuis plusieurs semaines, une foule d’étudiants sud-africains manifeste devant l’université du Cap. L’objet de leur colère ? Une statue de Cecil Rhodes, colon britannique venu poser ses valises en Afrique du Sud dans les années 1880 pour fonder la compagnie De Beers, et donner son nom à la Rhodésie. Depuis 1934, sa statue trône devant l’université du Cap.

Le monument  a récemment provoqué la colère des étudiants, et agite à nouveau la sensible question de l’héritage historique dans le pays. Depuis quelques jours, la statue est en effet régulièrement ciblée : certains l’ont fait disparaître sous des sacs en platique, alors que d’autres ont opté pour la recouvrir d’excréments, rapporte The Guardian.

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Robert Mugabe s’en mêlera-t-il ?

La bataille pour déboulonner ou détruire la statue cache en réalité un autre conflit : les étudiants accusent l’université de rechigner à promouvoir la diversité. Si l’établissement s’en défend, certains chiffres racontent une autre histoire. Selon une tribune publiée dans le New York Times par un auteur sud-africain, 83% des postes de direction y sont occupés par des blancs.

L’affaire, qui fait grand bruit au Cap, a pris une autre ampleur cette semaine, lorsque des proches de Robert Mugabe s’en sont mêlés. Ces derniers ont assuré que le président du Zimbabwe, en solidarité avec le mouvement étudiant sud-africain, pourrait déterrer la tombe du colon, enterré sur les mont Matopo, rapporte The Telegraph. Il y a pourtant trois ans, Robert Mugabe avait bloqué toute exhumation du tombeau, haut lieu de pèlerinage, en raison de son caractère historique.

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Même argument historique en Afrique du Sud, au grand damne des étudiants. Ces derniers dénoncent un hommage fait à l’héritage colonialiste et à la domination blanche. "Quel héritage préserve-t-on", s’interroge Ramabina Mahapa, leader du mouvement "Rhodes Must Fall" – littéralement "Rhodes doit tomber". Signe du malaise provoqué, la campagne menée par les étudiants fait grand bruit, et s’invite peu à peu dans d’autres villes sud-africaines.

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