Standard & Poor’s dégrade la note du Nigeria
L’agence américaine Standard & Poor’s a baissé la note souveraine du Nigeria à « B+ », en raison de l’impact de la chute du cours du pétrole et de l’incertitude politique liée aux élections générales organisées cette année.
L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note du Nigeria de « BB- » à « B + », avec des perspectives stables. Les obligations souveraines de la première économie africaine sont désormais notées au même niveau que celles du Sénégal et du Rwanda. De même, l’écart entre le Nigeria et d’autres leaders du continent, tels que le Maroc et l’Afrique du Sud, qui disposent tous deux d’une note d’investissement (« BBB-« ), s’en retrouve sensiblement accru.
Dans un communiqué publié le 20 mars, l’agence américaine explique sa décision par l’impact de la chute des cours du pétrole sur les finances du pays et les risques politiques liés aux élections générales organisées cette année, notamment la présidentielle prévue le 28 mars. Les hydrocarbures représentent deux tiers des recettes fiscales et 90 % des exportations du pays, selon les estimations de S&P.
>>>> Le Nigeria subit le contre-choc de plein fouet
Si dans son communiqué Standard & Poor’s applaudit les efforts entrepris par les autorités nigérianes pour mitiger l’impact du recul du cours du pétrole, à travers notamment une politique monétaire et budgétaire plus conservatrice, l’agence américaine souligne la vulnérabilité de ces mesures aux tensions politiques.
« À notre avis, des élections générales serrées et une production pétrolière en dessous des attentes pourraient présenter des risques pour la mise en œuvre des plans d’assainissement budgétaire pro-actifs et ambitieux engagés par l’équipe économique du gouvernement fédéral », estime S&P dans sa note.
L’agence américaine s’attend à un déficit des comptes courants de 1,8 % du PIB par an en moyenne entre 2015 et 2018, contre un excédent d’environ 4 % entre 2010 et 2014. S&P table désormais sur un taux de croissance annuel du PIB de 5 % d’ici à 2018, en recul par rapport aux 6,2 % annoncés par l’agence en septembre dernier.
Sur une note plus positive, S&P met en exergue la contribution du secteur non-pétrolier qui devrait soutenir la croissance du Nigeria, dont l’économie, comme l’a révélé la révision du PIB réalisée l’an dernier, est moins dépendante des hydrocarbures qu’estimé auparavant.
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