Grèves au Togo : les syndicats de la fonction publique durcissent le ton

Les fonctionnaires togolais poursuivent les mouvements entamés depuis quelques semaines pour obtenir une amélioration de leurs conditions de vie. Une assemblée générale devrait décider en fin de journée de la poursuite de la grève.

Un sit-in des fonctionnaires à Lomé (Togo) le 2 mars 2015. © DR

Un sit-in des fonctionnaires à Lomé (Togo) le 2 mars 2015. © DR

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 6 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Après trois jours de grève, du 3 au 5 mars, marqués par une paralysie de l’activité dans les écoles et les hôpitaux de l’ensemble du pays, les fonctionnaires s’apprêtent à décider ce 6 mars d’un durcissement de la mobilisation.

Un mouvement au timing bien calculé

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La période choisie par les fonctionnaires n’est pas anodine. Les Togolais doivent se rendre aux urnes le 15 avril pour élire leur président de la République. Et le spectacle des élèves dans les rues pour réclamer l’amélioration des conditions salariales des enseignants n’est pas pour plaire au gouvernement : "il y a une organisation derrière ces élèves qui manifestent parfois avec violence", s’est indigné Florent Maganawé, le ministre des Enseignements primaires et secondaires.

Soupçonné de faire partie de l’encadrement des élèves gréviste, le surveillant général du lycée technique d’Adidogomé (important établissement situé dans la banlieue nord de Lomé) a été interpellé le 5 mars, puis libéré le lendemain.

Les syndicats estiment de leur côté que le gouvernement utilise des méthodes musclées pour régler un problème social. Pour le Dr Gilbert Tsolenyanu, porte-parole de la Synergie des Travailleurs du Togo qui mène le mouvement, "les autorités doivent revenir à la raison et satisfaire aux exigences légitimes des fonctionnaires au lieu de les menacer".

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Des élèves manifestant devant les bureaux de la préfecture d’Atakpame ©  DR

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"Nous ne réclamons que nos droits"

En cette veille d’élection présidentielle, la situation actuelle peut-elle profiter à l’opposition, qui par ailleurs se garde d’affirmer un soutien public aux syndicalistes ? "Le gouvernement ne manque aucune occasion pour nous accuser d’être manipulés alors que nous ne réclamons que nos droits," s’indigne le Dr Gilbert Tsolenyanu, qui indique par ailleurs que les membres de la coordination syndicale vivent sous la menace d’une arrestation et sont en permanence surveillés par les services de renseignement.

Il y a quelques jours, une information relayée par les médias officiels faisait état d’un accord conclu entre le gouvernement et les grévistes. Ces derniers ont immédiatement démenti l’information expliquant qu’il ne s’agissait que d’un "relevé de conclusions soumis à la base" qui l’avait rejeté.

Une assemblée générale prévue en fin de journée devrait décider de la poursuite du mouvement sur toute l’étendue du territoire.

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