À Bamako, Lassana Bathily, le héros franco-malien de l’Hypercasher, se dit fier de sa double culture
Le jeune Franco-Malien Lassana Bathily, naturalisé français en urgence après avoir sauvé lors des attentats de Paris des otages du terroriste Amedy Coulibaly, lui-même français d’origine malienne, a dit jeudi à Bamako être « fier » de sa double culture.
"J’ai une double culture. Je suis fier de ça", a dit Lassana Bathily, jeudi 29 janvier à Bamako, lors d’une conférence de presse à la résidence de l’ambassadeur de France.
Le jeune homme est arrivé à Bamako dans la nuit de mercredi à jeudi pour rendre visite à sa famille. Il a été accueilli officiellement à l’aéroport par le secrétaire général du ministère des Maliens de l’Extérieur, Cheickna Kamissoko.
"Mon action est de travailler pour renforcer les relations entre le Mali et la France. Je connais les coutumes maliennes et les coutumes françaises. Je ne peux pas prendre un côté" à l’exclusion de l’autre, a ajouté le jeune franco-malien.
Il a raconté être parti pour la France à l’âge de 16 ans rejoindre son père, qui était présent à cette conférence de presse avec l’ambassadeur, Gilles Huberson.
Lassana Bathily avec l’ambassadeur de France au Mali Gilles Huberson – AFP
>> Lire aussi : Le portrait de Lassana Bathily
"Je ne suis pas un héros"
Revenant sur les évènements qui l’ont rendu célèbre, Lassana Bathily a insisté sur l’importance su sang-froid, mais a répété ne pas se considérer comme un "héros".
"Je suis content de retrouver ma famille, mais mon avenir, c’est de continuer à travailler, de créer une association, d’aider mes parents, maintenant que je suis franco-malien".
Musulman pratiquant, Lassana Bathily travaillait au sous-sol du supermarché casher lors de la prise d’otages d’Amedy Coulibaly, le 9 janvier à Paris, deux jours après la fusillade au siège du journal Charlie Hebdo.
Entendant les coups de feu tirés par Coulibaly, le jeune homme avait ouvert la porte de la chambre froide aux otages qui descendaient au sous-sol, et débranché le système de réfrigération avant de s’enfuir par le monte-charge, non sans avoir proposé à ses "protégés" de se joindre à lui.
Il avait ensuite guidé les policiers cernant les lieux et ainsi "contribué au succès de leur assaut final", avait souligné le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de la cérémonie de naturalisation du jeune homme.
>> Lire aussi : L’édito de Jeune Afrique "Charlie Bathily"
La rencontre avec IBK annulée à cause de la situation à Tabankort
Un temps envisagée, la rencontre avec le président Ibrahim Boubacar Keïta, n’a finalement pas eu lieu, IBK étant parti jeudi matin en visite dans le nord du pays où les affrontements entre groupes armés se sont succédés ces dernières semaines.
Selon son entourage, Lassana Bathily avait ensuite prévu de se rendre dans son village familial, dans la région de Kayes.
(Avec AFP)
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