« Charlie Hebdo » : manifestations contre la une du journal en Algérie, au Mali et au Niger

Selon des sources concordantes, une manifestation de soutien au prophète Mahomet a été organisée vendredi dans le centre-ville d’Alger. Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues pour condamner la dernière une de « Charlie Hebdo ». Il en est de même à Bamako et à Zinder.

Une manifestation contre le président Bouteflika à Alger, le 15 mars 2014. © AFP

Une manifestation contre le président Bouteflika à Alger, le 15 mars 2014. © AFP

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Publié le 16 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 17h54.

"Je suis Mahomed", "Je suis Muhammed". Ces slogans ont été entendus, ce vendredi 16 janvier, dans la capitale algérienne. À l’appel du controversé activiste Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l’éveil islamique salafiste (non reconnu par l’État), et d’El Hachemi Sahnoun, dirigeant de l’ex-Front islamique du salut (FIS), plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur soutien au prophète Mahomet dont la caricature a été publiée mercredi à la une de Charlie Hebdo, cible récente d’une attaque jihadiste.

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Même mobilisation (ou presque) attendue à Bamako où Mahmoud Dicko, président du Haut-conseil islamique du Mali, a également appelé à manifester contre la une de Charlie Hebdo qui a représenté le prophète larmes à l’œil, tenant une pancarte "Je suis Charlie".

"Il faut tourner cette page de provocations"

"L’idée n’est pas de mobiliser une grande foule, mais de montrer que les responsables religieux sont mécontents : Charlie a bénéficié de la solidarité du monde entier, y compris des musulmans. Il faut tourner cette page de provocations et d’attentats", a expliqué à Jeune Afrique Moussa Boubacar Bar, proche de l’imam Mahmoud Dicko. "Que le monde entier se soit rassemblé en France pour condamner le terrorisme, cela nous réjouit, mais nous avons été gênés par la présence de certaines personnes : voir Netanyahou coude à coude avec IBK nous a sidérés (…)", a-t-il ajouté.

Par mesure de sécurité, les bureaux de l’Union européenne à Bamako ont été fermés. Des dispositifs sécuritaires ont été également renforcés aux quartiers généraix de la Minusma dans la capitale malienne.

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Centre culturel français incendié à Zinder

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À Zinder, deuxième ville du Niger, quelque 300 personnes se sont attaquées ce même vendredi au Centre culturel français local qui a été incendié. Une église chrétienne a  également été saccagée. Selon des sources concordantes locales, des manifestations ont barricadé des routes et brûlé des pneus.

À Alger, la manifestation a également vite dégénéré. Selon TSA (Tout sur l’Algérie), la police intervient avec des camions à eau pour tenter de disperser des manifestants en colère. Ces derniers répondent par des jets de projectiles.

Selon la même source, certains manifestants scandent également le nom de "Kouachi", considérant les deux frères, auteurs de l’attaque contre le journal satirique français, comme des "martyrs". Mais sur les réseaux sociaux, on essaye de nuancer. Il ne s’agirait que de quelques "excités" et que tout se passerait dans le calme. En témoigne cette image des manifestants devant l’ambassade et le consulat français à Alger.

Au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, le Maroc avait de son côté mis en garde contre l’islamophobie, appelant à éviter "l’amalgame entre islam et terrorisme".

>> Pour aller plus loin :

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Par Trésor Kibangula

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