Alassane Ouattara inaugure le troisième pont d’Abidjan

Construit en un peu plus de deux ans par les équipes de Bouygues, le pont à péage Henri Konan Bédié doit fluidifier la circulation de la capitale économique ivoirienne. Son ouverture à la circulation est l’aboutissement d’un projet lancé en 1997 et qui au total aura coûté 270 millions d’euros.

La circulation sur le pont à péage Henri Konan Bédié est gratuite jusqu’au 2 janvier. © Bouygues Construction

La circulation sur le pont à péage Henri Konan Bédié est gratuite jusqu’au 2 janvier. © Bouygues Construction

Julien_Clemencot

Publié le 16 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Ce mardi 16 décembre, le président Alassane Ouattara inaugure le pont à péage Henri Konan Bédié, qui relie désormais la Riviera (dans la commune de Cocody) et la commune de Marcory, en enjambant la lagune Ebrié. La cérémonie prévue à 16h00 GMT rassemblera de nombreux officiels ivoiriens ainsi qu’une délégation française conduite par Olivier Bouygues, directeur général délégué du groupe de BTP Bouygues, qui a piloté la construction de l’infrastructure.

L’ouvrage, long de 6,7 kilomètres, si on inclut les échangeurs y menant, désengorgera les ponts Charles de Gaulle et Houphouët-Boigny. Le pont, qui compte six voies (2×3), mesure lui 1,5 kilomètre. Selon les promoteurs du projets, ce nouvel axe permettra d’économiser 1,8 million d’heures d’embouteillage par an.

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Solide

Pour offrir toutes les garanties de solidité au 100 000 véhicules qui devraient l’emprunter, le pont Henri Konan Bédié repose sur 62 pieux de deux mètres de diamètre enfoncés à 75 mètres de profondeur.

Plus de 47,000 mètres cubes de béton ont été coulés sur une structure en acier qui pèse à elle seule 5750 tonnes. Un chantier qui aura mobilisé plus 700 personnes.

Quatorze ans

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La construction du pont Henri Konan Bédié a pris un peu plus de deux ans depuis le lancement des travaux en septembre 2011. Mais auparavant, il aura fallu plus de quatorze ans pour boucler le financement. Un processus interrompu en 1999 après la pose de la première pierre, suite au coup d’État du général Gueï et au désengagement des prêteurs.

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Selon l’institution financière ouest-africaine Africa Finance Corporation (AFC), au total 270 millions d’euros ont été mobilisés pour la réalisation de ce projet (dont 192 millions d’euros pour la construction du pont proprement dit) dans le cadre d’un partenariat impliquant acteurs publics et privés.

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Le tour de table a finalement pu être structuré lors d’une réunion organisée à Tunis en novembre 2010, y ont participé : les institutions financières régionales telles que la BOAD, la BIDC, la Banque africaine de développement et AFC, ainsi que la Société néerlandaise pour le financement du développement FMO, le groupe bancaire marocain BMCE, le fonds africain de développement des Infrastructures (PAIDF), Bouygues et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA).

Le groupe français Bouygues est le principal partenaire du projet. Il détient 49 % de la société d’économie mixte Socoprim, créée pour la réalisation de ce projet. Le reste du capital est partagé entre PAIDF (22,03 %), l’État ivoirien (18,65 %), la Banque nationale d’investissement (BNI) de Côte d’Ivoire et le pétrolier Total.

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« Cadeau de noël »

Les péages payés par les usagers serviront au remboursement des emprunts, à l’entretien du pont et au fonctionnement de Socoprim qui, après l’avoir construit, exploitera cet axe pendant 30 ans. Les tarifs, différents en fonction des types de véhicules, n’ont pas été encore communiqués, et font encore l’objet « de discussions entre les bailleurs de fonds et l’Etat », a indiqué Patrick Achi, le ministre ivoirien des Infrastructures économiques. L’utilisation du pont est toutefois gratuite jusqu’au 2 janvier prochain, un « cadeau de Noël » du président de la République, selon Patrick Achi.

Selon le chef du gouvernement, Daniel Kablan Duncan, l’aboutissement de ce partenariat public-privé (PPP) doit être pris en exemple pour la réalisation des nombreux projets d’infrastructures dont le pays a besoin. Y compris dans le champ social a-t-il ajouté lors d’un séminaire sur le thème des PPP organisé la veille de l’inauguration.

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