La CPI confirme les charges de crimes contre l’humanité pesant sur Charles Blé Goudé

Le procès de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI) aura bien lieu. La chambre préliminaire de la Cour a confirmé jeudi quatre charges de crimes contre l’humanité à l’encontre de l’ancien « général de la rue » pro-Gbagbo. Et réaffirmé par ailleurs son intention de juger Simone Gbagbo à La Haye.  

Charles Blé Goudé à la CPI le 27 mars 2014. © Michael Kooren/AFP

Charles Blé Goudé à la CPI le 27 mars 2014. © Michael Kooren/AFP

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Publié le 11 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 17h31.

C’est une décision prise par 2 voix contre 1. Les trois juges qui composent la chambre préliminaire 1 de la Cour ne sont pas parvenus à l’unanimité sur la décision de renvoyer l’ex-chef de "la galaxie des patriotes" en procès. Charles Blé Goudé sera donc poursuivi pour quatre charges de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire – tentatives de meurtres, et persécutions, actes présumément perpétrés à Abidjan, en Côte d’Ivoire, entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril de 2011 ou vers cette date.

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Après avoir "soigneusement examiné" près de 40 000 pages de preuves documentaires, écouté les déclarations de 134 témoins et visionné près de 1 200 éléments multimédias, les juges estiment que le prévenu aurait engagé sa responsabilité en tant que coauteur indirect des crimes qui lui sont reprochés. Les conseils de Charles Blé Goudé disposent d’un délai de cinq jours pour interjeter appel de cette décision de la chambre préliminaire.

"Je sais que je repartirai chez moi ! "

Lors de sa première comparution devant la Cour pénale internationale basée à La Haye (Pays Bas), le dernier ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo avait clamé son innocence et affiché sa confiance quant à un rapide retour en Côte d’Ivoire. "Je sais que je repartirai chez moi ! ", avait-t-il alors lancé en audience publique. L’ex-"général de la rue" persistera en octobre lors de la dernière audience de confirmation des charges en pointant la responsabilité des actuels dirigeants ivoiriens dans le conflit qui a secoué le pays entre 2002 et 2011. Dans une longue adresse à la Cour, Blé Goudé avait déclaré que "les vrais criminels ne sont pas là, ils sont à Abidjan. Ce n’est pas moi qui devrait être là mais des [Guillaume] Soro ou des [Hamed] Bakayoko."

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La CPI veut juger Simone Gbagbo

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Par ailleurs, le même jour, la chambre préliminaire a également rejeté l’exception d’irrecevabilité soulevée par la Côte d’Ivoire concernant le cas de Simone Gbagbo et confirmé son intention de la juger. Les juges estiment que les autorités judiciaires ivoiriennes ne prennent pas de "mesures concrètes " pour déterminer les responsabilités de l’ex-Première dame dans la crise postélectorale qui a secoué le pays entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Simone Gbagbo est sortie pour la première fois de son silence le 9 décembre dernier en répondant à un juge ivoirien qui l’interrogeait au sujet de la disparition en avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer.
 

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